L'Algérie a réagi aux accusations portées contre elle par Nasser Bourita. Bizarrement, le département de Messahel a préféré concentrer ses attaques uniquement sur le chef de la diplomatie du royaume tout en ménageant l'Etat marocain. L'Algérie ne décolère pas contre le ministre marocain des Affaires étrangères. Ce dimanche, le département de Messahel a été chargé de riposter à l'interview accordée par Nasser Bourita à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Le chef de la diplomatie du royaume n'a pas fait dans la dentelle pour condamner sans concession le soutien qu'apporte Alger au Polisario. «Aujourd'hui, le discours de l'Algérie sur la question du Sahara marocain a un côté autiste et obtus : reniement de la réalité extérieure et compulsion obsessionnelle à dire que le conflit du Sahara ne concerne que le Maroc et le Polisario.» Nasser Bourita Le ministre des Affaires étrangères a, de nouveau, insisté sur la responsabilité de l'Algérie dans le différend territorial. «Ignorer l'Algérie me paraît une opération un peu difficile. Renier ces positions ne relève pas de la "prescription", mais de l'amnésie», a expliqué Bourita. Et d'ajouter en prédisant que «tels que nous les connaissons, ils vont certainement créer d'autres problèmes dans la région et au-delà». Pourquoi se concentrer uniquement sur Bourita ? «L'Algérie tient à exprimer sa ferme condamnation et son rejet total des propos irresponsables tenus à son encontre par le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération dans une interview accordée hier à un hebdomadaire parisien», a fustigé le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères dans une déclaration à l'APS. «Ses accusations infondées et injustifiées sont révélatrices de la politique de fuite en avant qu'il (Bourita) a choisi d'emprunter à la suite des revers majeurs qu'il a subis en Afrique, en Europe et tout dernièrement encore à New York.» Les déclarations du chef de la diplomatie marocaine «trahissent également son incapacité à impliquer directement l'Algérie dans un conflit dont le Conseil de Sécurité, a, de nouveau, déterminé qu'il était une question d'autodétermination devant faire l'objet de négociations directes, de bonne foi et sans conditions préalables, sous les auspices des Nations unies, entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario». Si le ton de la réaction du porte-parole du département de Messahel est à la mesure des accusations portées à l'encontre de l'Algérie par le ministre marocain des Affaires étrangères, elle étonne néanmoins. En effet, le fonctionnaire a décoché ses flèches uniquement en direction de Nasser Bourita et a évité de pointer l'Etat marocain, comme il est de coutume dans pareils circonstances entre les deux voisins. «L'Algérie a une responsabilité flagrante. L'Algérie finance, l'Algérie abrite, l'Algérie arme, l'Algérie soutient diplomatiquement le Polisario», a écrit le Roi, le 4 avril, dans un message adressé au secrétaire général des Nations unies.