Les autorités marocaines sont très remontées contre le chef de la MINURSO, Colin Stewart. Le Canadien s'est rendu, hier, au camp Rabouni. Une rencontre programmée depuis des semaines mais qui avait été reportée à une date ultérieure suite à une divergence sur le lieu. Le représentant spécial du secrétaire général a en effet refusé de se déplacer à Bir Lahlou comme l'exigeait la direction du Front. Finalement, l'offensive diplomatique du Maroc dénonçant les incursions du Front dans les zones tampons a balisé le terrain pour le fonctionnaire de l'ONU. Brahim Ghali et les siens ont fini par lâcher du lest, acceptant de prendre langue avec Stewart à Rabouni, en territoire algérien. Mais tirant profit du décès de Ahmed Boukhari, les membres du Polisario ont invité Colin Stewart à écrire quelques mots en la mémoire du défunt sur un registre de condoléances à côté duquel était placé un drapeau du mouvement séparatiste. Dans son texte, le représentant spécial d'Antonio Guterres ne s'est pas contenté de présenter ses propres condoléances mais a ajouté celles des «Nations unies et de son secrétaire général». Pire, il a qualifié Boukhari d' «ambassadeur», titre pourtant réservé aux représentants des Etats dûment reconnus par l'ONU. Une occasion que le Polisario n'a pas manqué de médiatiser. «De retour au quartier général de la MINURSO à Laâyoune et pour apaiser la colère des autorités marocaines, Stewart a présenté des excuses verbales», nous confie une source proche du dossier. Mais apparemment, la partie marocaine souhaitent plus que de simples excuses verbales.