Il y avait de la tension dans l'air hier soir à l'aéroport international de Fès-Saïss. Des altercations ont opposé le personnel de bord d'un avion de Ryanair à ses passagers. Ces derniers n'ont pas du tout digéré le retard de plus de deux heures de leur vol, puis l'annonce du changement de destination. Face à cela, le pilote de la compagnie low-cost a tout bonnement refusé de décoller, laissant des passagers en rade, devant l'impuissance des autorités aéroportuaires. Ils devaient décoller de l'aéroport Fès-Saïss à 17h15, mais les passagers du vol de la Ryanair à destination de Paris-Beauvais n'ont pas pu quitter la capitale spirituelle hier soir. L'avion de la compagnie irlandaise à bas coûts au bord duquel près de 200 passagers devaient embarquer a accusé un retard de plus de deux heures. Au lieu de 17h15, l'appareil, en provenance de Gérone en Espagne, ne s'est pointé qu'aux environs de 19h50. Pire, le retard n'avait même pas été signalé aux voyageurs alors qu'ils avaient déjà enregistré leur bagages et avaient été convoqués à la salle d'embarquement. Le calvaire se poursuit. Vers 20h30, les passagers qui n'ont bénéficé d'aucune assistance, excepté des bouteilles d'eau, commencent à embarquer. Une fois à bord, on leur informe qu'ils n'allaient plus atterrir à Paris Beauvais sinon à Lille car l'aéroport de Paris Beauvais était déjà fermé. Ce qui a provoqué l'ire des voyageurs qui ont refusé et exigé de se diriger vers Beauvais. Les échanges deviennent alors très houleux avec les membres de l'équipage à tel point que ceux-ci, dépassés par la fureur des passagers et incapables de maitriser la situation, se refugient dans le cockpit de l'avion. Vol annulé Les autorités de l'aéroport de Fès-Saïss, avec en tête leur directrice, entrent alors dans la danse pour tenter de calmer la situation, en vain. Le pilote, qui s'exprimait en anglais lance «je laisserai ici [Fès] ces Arabes». Une «insulte» aux yeux de Rachid, un MRE de 37 ans qui rentrait de ses vacances au Maroc avec son épouse et leurs deux enfants. Dans cet imbroglio, certains des passagers ont cèdé à la menace du pilote de faire intervenir la police tandis que d'autres ont refusé de descendre de l'avion, il était alors minuit passée. Finalement, le vol a été annulé. Les passagers, dont la plupart étaient des vacanciers et des ressortissants français, ne savaient plus à quel saint se vouer. Tandis que les enfants, des personnes âgées ainsi que des femmes enceintes tombaient de fatigue. «Certains voyageurs ne pouvaient même pas joindre leurs familles, car n'ayant plus aucun sous avec eux», témoigne Rachid. La compagnie propose alors de rediriger les passagers vers d'autres aéroports du royaume ou de rembourser les billets. Certains des passagers ont accepté, d'autres se son adressé aux compagnies concurrentes, et une vingtaine d'entre eux ont même refusé de quitter l'avion jusque tard dans la nuit.