Les passagers du vol n° AT5010 de la compagnie Royal Air Maroc (RAM) reliant Marrakech à Paris se souviendront pour longtemps encore de leurs vacances au Maroc. Les 172 personnes qui devraient embarquer sur ce vol à destination d'Orly sont restées bloquées durant près de 15 longues heures à l'aéroport de Marrakech Menara, apprend-t-on auprès du Parisien. Samedi 15 août, le vol n°AT5010 devait décoller de Marrakech pour Paris à 16h30. Mais il n'y avait pas d'avion. Absence due à un problème technique ou à la grève chez les pilotes de la compagnie nationale ? L'Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) avait en effet décidé dans un communiqué le vendredi, de prolonger son mouvement de grève – observé du mercredi 12 à 8h00 au vendredi 14 août à 12h00 – jusqu'au 17 août. Selon Fabrice, un passager joint au téléphone par Le Parisien, on évoquait deux explications. « Notre avion, qui arrivait de Paris, avait déjà pris beaucoup de retard. Quatre ou cinq heures je crois. On nous a dit qu'il y avait un mouvement de grève des pilotes de la RAM. Ensuite, on nous a raconté qu'un oiseau avait touché l'appareil. Il fallait donc attendre que les réparations soient faites», a-t-il dit. Après des heures d'attente, les voyageurs pouvaient enfin prendre place dans l'appareil et accomplir leur périple. Mais des passagers pris de panique, en voyant un mécanicien à l'œuvre, ont refusé de monter à bord. Retour donc à la case de départ dans l'aérogare. «Quand on nous a dit que nous pouvions embarquer, certains d'entre nous ont aperçu un technicien, perché sur un escabeau, du scotch à la main, s'affairant sur l'aile de notre avion», a commenté Fabrice au Parisien. Le calvaire des 172 passagers ne faisaient que commencer. Ils devaient passer la nuit dans l'aérogare, attendre la fin des réparations sur l'avion et un nouvel équipage avant de décoller. En attendant, ils devaient prendre leur mal en patience. « …Il était tard. Nous avions faim. On nous a distribué des paquets de chips et des sodas, sans même nous proposer un endroit où se reposer », poursuivit Fabrice. Il ajouta qu'« une femme enceinte a même fait un malaise ! ». Contacté par le journal, un responsable du transporteur a évoqué que tous les hôtels de la ville ocre étaient complets, et donc les voyageurs sont restés à l'aéroport. Ces derniers auraient été pris en charge par une équipe de la RAM toute la nuit selon cette même source. Au lever du soleil, la fatigue n'a pas eu raison des passagers, excédés par la compagnie. Ils auraient essayé de bloquer l'embarquement d'un autre vol en partance pour Bordeaux selon Le Parisien. Cette information a été confirmée par un membre de la RAM. Quelle était la véritable raison de ce retard? Le même responsable de la compagnie a indiqué des incidents techniques. «Il y a eu des problèmes avec les becs des bords d'attaque, ce sont des pièces qui se trouvent sur le bout des ailes de l'avion et qui sont essentielles au décollage et à l'atterrissage. Ce problème n'est pas prévisible, il peut surgir à n'importe quel moment.». La galère des passagers s'explique aussi par la situation de l'appareil, a-t-il ajouté. L'attente a duré parce que le pilote n'avait pas souhaité prendre les commandes car selon lui, l'avion n'était pas « fiable ». Les mécaniciens ont pris le temps nécessaire pour trouver la solution au problème afin que l'avion puisse enfin décoller. Les vacanciers qui devaient arriver dans la capitale française à 20h40 samedi soir, après 3 heures d'avion, y ont atterri finalement hier dimanche vers 14h15. Ibrahima Koné