Des millions de musulmans à travers le monde s'apprêtent pour le pèlerinage aux lieux saints de l'islam. Au Maroc, un tirage au sort aura lieu du 8 au 19 août prochain. Il permet de savoir qui seront les heureux élus, dans le respect des quotas accordés par les autorités saoudiennes, à pouvoir partir à la Mecque. Si, dans le royaume, le «hajj» est en partie géré par l'Etat, en France, ce sont les agences de voyages, agréées par l'Arabie Saoudite, qui constituent le passage obligé pour les milliers de pèlerins. Les candidats, au Maroc, au pèlerinage à la Mecque pour l'année en cours seront fixés sur leur sort entre le 8 et le 19 août prochain. Durant cette période, informe le ministère des Habous et des Affaires islamiques, aura lieu l'opération de tirage au sort pour déterminer ceux qui se rendront aux lieux saints de l'Islam pour le «hajj» 2011, prévu début novembre prochain. En présence des candidats, ce tirage au sort sera effectué dans chaque caïdats et arrondissements des différentes préfectures et provinces du royaume, en fonction du calendrier et du lieu fixés par les autorités locales, précise le département d'Ahmed Taoufiq. Chaque année, environ 30 000 Marocains ont ainsi l'occasion de réaliser l'un des plus grands rêves de leur vie. Ces heureux élus sont choisis sur un nombre de candidats qui excède largement celui des places disponibles. Face à l'augmentation continue du nombre de pèlerins, l'Arabie Saoudite, sur recommandation des Etats membres de l'Organisation de la Coopération Islamique (ex-Organisation de la Conférence Islamique), a adopté le système de quotas par pays, en 1988, sur la base d'une personne par millier d'habitants. En 2010, l'Arabie Saoudite a reçu 1,8 millions de fidèles étrangers, en plus du million de pèlerins venus des différentes régions du pays. Ce calcul est rapporté au nombre total de musulmans, dans les pays non musulmans. Depuis quelques années, une personne qui s'est rendue à la Mecque une première fois, doit attendre 5 ans avant de pouvoir espérer partir à nouveau, quel que soit son pays de résidence. L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, envoie chaque année pour le hajj quelque 211 000 pèlerins sur une population estimée récemment à 237 millions d'individus. La Omra ou le «petit pèlerinage», qui peut s'effectuer tout au long de l'année, n'est, pour sa part, pas concernée par cette limitation de places. Très cher hajj Au Maroc, deux tiers des 30 000 pèlerins annuels sont acheminés par l'Etat. Près de 200 agences de voyages agréées se partagent le reste de ces touristes spirituels. Chacune peut obtenir en moyenne 50 places. Ces agences sont notamment choisies en fonction de la répartition régionale des demandes. Le pèlerinage, un rêve qui coûte cher. «Les Marocains font partie de ceux pour qui le pèlerinage coûte le plus cher au monde», indique Mustapha Aït Ouha, chef de projet dans une agence de voyage à Casablanca. «Le billet d'avion, à lui seul, se situe autour des 12 000 dirhams, soit l'équivalent des dépenses de deux pèlerins égyptiens ou libanais !», ajoute-t-il. Le pèlerin marocain doit débourser en moyenne 17 000 dirhams, rien que pour l'offre complète dite «économique». Ce montant peut augmenter en fonction du confort choisi ou de la proximité des lieux de résidence avec les mosquées sacrées de la Mecque et de Médine. Pèlerins français En France également, des milliers de fidèles effectuent le pèlerinage chaque année. L'opération y est gérée par les agences de voyage qui assurent le relais entre les pèlerins et les autorités saoudiennes. Du dépôt de visa à l'hébergement, en passant par le transport, elles sont incontournables pour le pèlerin. Son périple est dans le même ordre de prix que depuis le Maroc et peut coûter jusqu'à 5000 euros (plus de 50 000 dirhams). Le «hajj» est devenu un véritable business, comme le marché du halal.