L'Union du Maghreb Arabe a 29 ans. Depuis sa création, dans un contexte particulier, l'UAM est toujours en rade ; forçant ses membres à chercher ailleurs d'autres instances plus clémentes où ils puissent se développer. Demain, l'Union du Maghreb Arabe fêtera son 29e anniversaire. Une occasion pour les chefs d'Etats des cinq pays de se sacrifier aux traditionnels échanges de messages de félicitations et de vœux de bonheur. Le président Abdelaziz Bourteflika est le premier à dégainer sa plume. Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, il rappelle que «cet anniversaire historique est une occasion pour rappeler les relations de fraternité, de solidarité et de bon voisinage liant les peuples maghrébins ainsi que les constantes civilisationnelles qu'ils ont en partage et leur communauté de destin». Néanmoins, la réalité des faits offre un autre constat. «L'UMA n'existe pas !», a annoncé le souverain dans son discours au sommet UA-UE, tenu à Abidjan les 29 et 30 novembre dernier, consacré à la thématique de la migration. Mohammed VI est, officiellement, le premier dirigeant de la région maghrébine qui proclame la mort de l'UMA. La CEDEAO et la COMESA ont pris la place de l'UMA L'Algérie et la Tunisie tentent de relancer la création d'une zone économique commune. Le projet était au centre des entretiens, du 8 février, entre les deux chefs du gouvernement à Sakiet Sidi Youcef dans le territoire tunisien. L'objectif en est «d'élargir les domaines de collaboration entre les deux pays et d'ouvrir de nouvelles opportunités d'échanges commerciaux dans tous les domaines, notamment entre les zones frontalières algériennes et tunisiennes», a précisé Ahmed Ouyahia dans des déclarations à la presse. Pour l'instant, les deux pays n'ont pas encore convié les autres membres de l'Union du Maghreb Arabe à se joindre à eux. Alger tient à garder la Tunisie sous son emprise. Faute de ressources financières suffisantes et d'un appui international adéquat, Tunis tente de ménager son influent voisin, sachant par exemple que le secteur de tourisme doit en grande partie sa survie aux visiteurs algériens. Sans mettre tous ses œufs dans le versatile panier algérien, la Tunisie est sur le point d'intégrer le Marché commun pour l'Afrique orientale et australe (COMESA). Le pays de la révolution du jasmin n'entend pas s'arrêter à mi-chemin. Il prévoit de donner un élan à sa politique africaine par une demande d'intégration à la CEDEAO en tant que pays observateur. Visiblement, le Communauté africaine des Etats de l'Afrique de l'Ouest séduit également la Mauritanie. Sa demande d'être un membre-associé du groupement régional =sera examinée par un comité présidentiel. Le même qui doit prononcer son verdict sur la requête marocaine d'adhérer à la CEDEAO. Il faut remonter à avril 1994 pour tomber sur le dernier sommet de l'UMA, tenu à Tunis. L'ancien président tunisien, Moncef El Marzouki, avait bien essayé de redonner vie à une union moribonde en appelant en juillet 2012 à une réunion des chefs d'Etats. Des efforts qui se sont avérés vains. En cause, la question du Sahara occidental qui paralyse l'Union.