Les ramifications saoudiennes étant désormais réduites dans la sphère islamique belge, qui prendra le relais pour former les imams ? En visite à Alger hier, le ministre fédéral des Affaires étrangères et européennes, Didier Reynders, a suggéré une implication plus palpable de l'Algérie et du Maroc en matière de religion pour les Belges musulmans, en particulier ceux d'origine marocaine et algérienne, indique l'agence Belga. «De manière complémentaire avec les ressources et acteurs belges», précise-t-on de même source, «l'implication directe» des autorités marocaines ou algériennes dans la gestion du culte musulman étant «évidemment impensable» en Belgique. «On veut couper le financement du culte musulman par les pays du Golfe. Mais par quoi le remplacer ? Le Maroc et l'Algérie semblent soutenir un islam plus compatible avec nos valeurs. On pourrait imaginer que ces deux pays participent, par exemple, à la formation de nos imams», a avancé Didier Reynders. Pour rappel, en mai 2017, le Conseil européen des oulémas marocains avait organisé à Bruxelles une session de formation au profit des imams et des morchidates, sur le thème «Le prêche de vendredi dans le contexte européen». Cette session de formation avait pour but d'éclairer les préposés au culte en Europe sur les réalités européennes. Un prisme manifestement à rebours de celui adopté par l'Arabie saoudite. En novembre dernier, une délégation diplomatique belge s'était ainsi rendue à Riyad dans l'objectif de rompre une convention qui lie la Belgique au royaume wahhabite. Cet accord comprenait la gestion de la Grande mosquée de la ville. Or, après les attentats de Paris et de Bruxelles, une commission parlementaire avait formulé plusieurs recommandations, dont celle d'endiguer le «salafo-wahhabisme» diffusé, selon les députés, à partir de ce lieu de culte.