Mariée depuis janvier 2007 à un Marocain, Malika Ziani, une Française de Riom (aire urbaine de Clermont-Ferrand, département du Puy-de-Dôme) se rend un mois sur deux au Maroc pour rendre visite à son mari qui n'a pas de titre de séjour pour demeurer en France. Retour sur le parcours de combattant d'une quinquagénaire amoureuse, rapporté par le quotidien régional du Massif Central, La Montagne. Kamal (32 ans), qui vivait déjà en France depuis 4 ans, a rencontré Malika Ziani (47 ans) en décembre 2005 à Riom. D'après les témoignages de la femme auprès de La Montagne, ce fut un « coup de foudre ». Malika logea son amoureux chez elle. Trois jours avant leur mariage, Malika est placée en garde à vue alors que Kamal a été expulsé. Elle sera condamnée à trois mois de prison avec sursis, en janvier 2006, pour aide au séjour d'un étranger en situation irrégulière. Le couple ne baisse pas les bras. Ils se marient à Fès en janvier 2007, après un an de démarches. Tout n'est pas gagné cependant pour les tourtereaux. « Après ça a été le parcours d'obstacles pour récupérer le livret de famille. J'ai dû prendre un avocat ». Ils remportent un combat mais pas la guerre. Kamal le mari n'a toujours pas de visa long séjour, et sans le précieux sésame, il ne peut obtenir de titre de séjour. « Le dossier que vous avez déposé ne contient pas la preuve de votre intention de mener une vie commune avec votre conjointe française en France », lui a-t-on écrit au consulat de France à Fès, selon La Montagne. Avec ce refus, l'Etat français veut lutter contre les mariages blancs qui visent à obtenir des papiers. Malika se défend et raconte à qui veut l'entendre que leur objectif n'est pas la recherche de papiers. « J'ai fait rédiger le bail à nos deux noms pour l'appartement. Mon mari prendra n'importe quel travail ! Vous croyez que j'aurais fait tout ça si c'était un mariage blanc », s'insurge-t-elle. Pour autant, elle se dit qu'elle n'a pas tout essayé. Son avocat a fait appel de la décision de refus de visa « auprès d'une commission du ministère des Affaires étrangères à Nantes et subséquemment auprès du Conseil d'Etat ». Toujours pas de bonnes nouvelles et Malika est surendettée. En effet, de Riom à Berkane, elle paye 250 euros et trois jours de route pour chaque voyage pour voir Kamal. « Je préfère me priver de manger, de payer mon loyer, mon EDF... pour aller le voir » a-t-elle déclaré au journal régional. Mais jusqu'à quand serait-elle prête à venir voir son mari avec son revenu minimum d'insertion (RMI) ? L'amour n'a pas de prix pour Malika. Elle l'a dit elle-même, « fatiguée de prêcher dans le désert », « mais amoureuse » quand même. Pourtant Kamal lui demande tout simplement de venir vivre avec lui au Maroc, mais elle refuse pour des raisons personnelles... « Je suis française. Ma mère était française, mon père algérien. Ma vie est ici. J'ai trois enfants d'un premier mariage. Je vais être grand-mère. Et non, je n'ai pas fait un mariage blanc. J'aime mon mari, il m'aime. Je vais me battre pour qu'on nous laisse vivre en paix ! ».