Chauffeur privé, jeune pousse domiciliée à Paris, et cofondé par deux Marocains vient d'être rachetée par le groupe industriel allemand Daimler. Si le montant de la transaction reste inconnue, le constructeur de Mercedes prend toutefois le contrôle de plus de 50% de la start-up. Qui sont Othmane Bouhlal et Omar Benmoussa, les deux cofondateurs de cette petite pépite française ? Daimler, constructeur de la célèbre marque Mercedes a acquis, jeudi 21 décembre, 50 % du capital de la start-up Chauffeur privé. Créée en 2011 par le Français Yan Hoscoët, et les Marocains Othmane Bouhlal et Omar Benmoussa, la jeune pousse a réussi en quelques années à se frayer une place dans le club très fermée des applications mobiles VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur) à succès. Si le montant de la transaction reste inconnue, l'entreprise est aujourd'hui évaluée à près de 200 millions d'euros (plus de 2,2 milliards de dirhams), rapporte Le Monde. Othmane Bouhlal et Omar Benmoussa occupent respectivement les postes de Directeur des opérations et de directeur des partenariats eu sein de l'entreprise, dirigée par le Français Yan Hascoët. Les deux Marocains sont des amis de longue date, leur première rencontre remonte aux bancs de l'école au Maroc. Une rencontre, une idée, un projet Othmane et Yan se seont rencontrés au cours de leurs études à Montréal. Quelques années plus tard et après avoir accumulé suffisamment d'expérience, ils se retrouvent à Paris et amorcent le projet Chauffeur privé. Omar Benmoussa n'a pas tardé à se greffer au duo et rejoindre cette aventure entrepreneuriale. Othamne Bouhlal n'a pas toujours été entrepreneur, le natif du Maroc a parcouru le monde tout en exerçant des professions très diverses. Ainsi, il fut ingénieur chez Siemens à Berlin, gestionnaire de portefeuille pour le banque privée Julius Baer à Genève, et consultant en stratégie et organisation au sein du cabinet Capgemini consulting à Paris. Il a étudié à l'université McGill au Canada, un cursus qui a débouché sur un diplôme en ingénierie mécanique ainsi qu'une maîtrise en gestion. Dans une interview au site-web Qapa, Othmane Bouhlal parle des motivations qui l'ont conduite à quitter son travail et entamer une carrière à son compte : «C'était l'envie de faire quelque chose qui me plaît chaque matin. Et puis à force de voyager et de m'intéresser à différentes industries, je me suis rendu compte des opportunités. Et la France est un pays avec beaucoup d'opportunités.» Othmane Bouhlal / DR L'idée de Chauffeur privé semble avoir vu le jour au cours des multiples voyages professionnels de Othmane. «Je prenais souvent le taxi et j'ai remarqué que l'industrie du transport terrestre varie beaucoup d'un pays à l'autre. Il n'y a qu'à comparer Paris, Londres et New-York pour se rendre compte de l'énorme différence entre les services proposés par les Taxis», avait-il détaillé. Si Chauffeur privé est aujourd'hui évalué à 200 millions d'euros, la start-up n'a pas été épargnée des nombreux obstacles rencontrés lorsqu'on amorce une activité entrepreneuriale. «Les démarches administratives sont très compliquées et prennent du temps : Il faut rédiger des statuts, des pactes, et payer des avocats», avait-il énoncé. Omar Benmoussa est, quant à lui, diplômé de l'université de technologie de Compiègne (UTC), en ingénierie des systèmes urbains. Mais le jeune homme ne s'est pas limité à une formation technique, puisqu'un master spécialisé de l'ESSEC vient se greffer à son curriculum. Omar a démarré sa carrière en tant que consultant en stratégie et organisation au sein de Capgemini à Paris. Ainsi, pendant plus de trois ans, il a accompagné le développement et la transformation de sociétés en Europe et en Afrique du Nord, avant de faire ses armes dans le secteur de la construction et de l'immobilier au sein d'un bureau d'étude technique puis d'un fonds d'investissement spécialisé. Perspectives pour l'avenir Chauffeur privé revendique aujourd'hui près de 1,5 million de clients et près de 18 000 chauffeurs partenaires déployés. En France, Chauffeur privé se hisse à la deuxième position des services VTC, juste derrière le géant californien Uber. Ainsi, la jeune pousse souhaite se déployer en Europe, et aspire à long terme devenir le numéro un des véhicules de transport avec chauffeur. A cet égard, le directeur général de la société, Yan Hascoët, a déclaré : «Daimler, avec son assise financière, va nous aider à accélérer le pas.» A très long terme, l'entreprise française compte s'appuyer sur les innovations technologiques du constructeur allemand en matière de voiture autonome, afin de proposer une offre complète à ses clients.