En 2012, le Maroc a connu l'émergence de leaders populistes propulsés à la tête de partis politiques. Une manœuvre destinée à circonscrire l'influence de Benkirane. Cinq ans plus tard, le PJdiste et Hamid Chabat ont été contraints de céder leurs postes. Seul Ilyas El Omari fait encore de la résistance. Après la mise à l'écart de Abdelilah Benkirane des commandes du PJD et de Hamid Chabat de la tête de l'Istiqlal, Ilyas El Omari sera-t-il le prochain sur la liste ? Le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), classé dans la catégorie des leaders populistes, sera-t-il emporté par la vague des changements qui frappent actuellement les directions des grands partis au Maroc ? A l'Istiqlal et au PJD, les contestations contre Chabat et Benkirane avaient des visages et des noms et ont pris des mois de préparation. Mais au sein du parti du tracteur, personne n'est en mesure de bousculer le pouvoir du président du conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. El Omari n'a pas de réels opposants Après une session extraordinaire du conseil national (le 22 octobre) marquée par le retour en force d'El Omari, les voix susceptibles de lui faire de l'ombre se sont complètement tues. Est-ce le calme qui précède la tempête ? Ou est-ce le signe d'une capitulation devant un adversaire plus fort, ayant en mains des leviers plus importants ? Cette deuxième option serait plus proche de la réalité des choses. En effet et après avoir repris le gouvernail, le secrétaire général du PAM a entrepris d'asseoir son autorité sur le conseil national du parti, ainsi que sur la future composition du bureau politique. Officiellement, El Omari a été désigné n°1 du PAM à l'issue du congrès de février 2012, soit seulement un mois après l'entrée en fonction du gouvernement Benkirane. En septembre de la même année, c'est au tour de Hamid Chabat de mettre un terme au règne du clan El Fassi à la tête de l'Istiqlal. Ce fut l'époque de l'émergence de leaders populistes propulsés dans les partis de la balance, du tracteur et la rose avec l'objectif déclaré de rivaliser avec Benkirane et d'occuper les scènes médiatico-partisane. Une stratégie qui a montré ses limites. En témoigne les résultats des communales et des régionales du 4 septembre 2015 et surtout des législatives du 7 octobre 2016. Cinq années plus tard, Chabat et Benkirane ont été contraints de céder leurs postes à Nizar Baraka et Saâdeddine El Othmani. Seul Ilyas El Omari résiste et fait jusqu'à présent l'exception.