Jibril Rajoub reconnaît le Maroc de Tanger à Lagouira et soutient l'intégrité territoriale du Royaume    Midelt: Suspension d'un Caïd, suite à l'ouverture d'une enquête judiciaire, pour son implication présumée dans une affaire de corruption (ministère de l'Intérieur)    Moudawana : Le PJD appelle à préserver la sacralité de la famille marocaine    Economie : La croissance prévue à 3,5% au T1-2025    Ports situés sur la Méditerranée: Baisse de 17% des débarquements de pêche en 2024    14,3 millions de personnes ont bénéficié du programme de réduction des disparités spatiales et sociales 2017-2023    Transport maritime : Maersk choisit TangerMed au lieu d'Algésiras pour son itinéraire Moyen-Orient / les Etats-Unis    Automobile : Stellantis finalise l'acquisition de Sopriam    Révision des listes électorales générales : Possibilité de vérifier les inscriptions avant le 17 janvier courant    France-Algérie : l'enlisement diplomatique    Le président du conseil provincial de Benslimane condamné à deux ans de prison ferme    Les jeunes prodiges de l'Académie Mohammed VI s'imposent en Ligue 1    Amrabat, Moufi, Mendyl, Benabid... Le WAC sur plusieurs fronts !    Zakaria Aboukhlal se rapproche de la Premier League !    Une joie immense pour toute une génération !    Le gouvernement transmet (enfin) le projet de réforme de la procédure pénale au Parlement    Températures prévues pour le mardi 14 janvier 2025    Quatre individus interpellés à Agadir pour trafic de stupéfiants, organisation d'immigration clandestine et possession d'armes blanches    Un ressortissant turc recherché à l'international arrêté à l'aéroport Mohammed V de Casablanca    Arrestation à Marrakech d'un criminel franco-algérien cité dans plusieurs affaires de meurtre    Akhannouch : "Le gouvernement engagé en faveur du renforcement de la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe "    Festival de Madar : Penser la migration au Maghreb    Interview-Walter Salles : « Le cinéma porte un regard unique sur l'humanité et ses multiples facettes »    Le Festival du livre anglais: Marrakech fait sa promotion auprès du public anglophone    Utrecht : Le Maroc décroche le prix du plus beau stand au « Vakantiebeurs 2025 »    Midelt : Enquête sur les soupçons de corruption visant un caïd    CCAF/ Phase de poules: Récapitulatif avant la dernière journée    Botola D1/ J18: Le récapitulatif    Botola DII / J14 : Le KACM leader à une journée de la fin de l'aller    Sahara : Un drone des FAR tue quatre éléments du Polisario à Bir Lahlou    Layla Dris Hach-Mohamed devient commissaire en chef de la police nationale de Jaén    Accord de défense avec l'Azerbaïdjan : Quelle plus-value pour les Forces Armées Royales ?    Palestine : Le bilan officiel des victimes à Gaza est sous-estimé de 41%    Moyen-Orient : Vers un nouveau chapitre dans les relations libano-syriennes    Morocco FAR drone strike kills four Polisario members in Sahara    L'ancien juge Marc Trévidic plaide pour le renversement du régime algérien    Bourse de Casablanca : ouverture en hausse    Croissance économique : le PIB national devrait atteindre 3,2% en 2025    Pourquoi l'adoption du tifinagh a sacrifié une génération de Marocains    Xi Jinping souligne la nécessité de gagner la bataille décisive, prolongée et globale contre la corruption    Les prévisions du lundi 13 janvier    Botola : Résultats et classement à l'issue d'une 18è journée tronquée    Akhannouch engagé dans la mise en oeuvre du caractère officiel de la langue amazighe    Prix Katara du poète du Prophète : 1.105 participants à la 7ème édition    Rabat nouveau carrefour de la mode mondiale    Vague de froid, de mardi à vendredi, dans plusieurs provinces du Royaume    « Tiflwine » célèbre les traditions amazighes ancestrales    Une lettre à Adonis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Pourquoi l'adoption du tifinagh a sacrifié une génération de Marocains
Publié dans Challenge le 13 - 01 - 2025

Depuis l'adoption officielle du tifinagh comme caractère pour l'écriture de la langue amazighe en 2003, une question persiste : avons-nous vraiment fait le bon choix ? Ce système, riche de symbolisme, semble cependant avoir posé plus de barrières qu'il n'en a levées, laissant derrière lui une génération de Marocains en quête d'une langue maternelle qu'ils ne maîtrisent toujours pas.
Revenir à l'écriture ancestrale des Amazighs était un acte politique fort. Il s'agissait de réaffirmer une identité trop souvent reléguée au second plan. Toutefois, derrière cette décision lourde de sens, une autre réalité se dessine : le tifinagh, aussi symbolique soit-il, n'est ni intuitif ni facile à apprendre. Résultat ? Une langue marginalisée au lieu d'être démocratisée.
Prenons un instant pour imaginer un élève marocain, assis devant un tableau où les lettres mystérieuses du tifinagh s'alignent. Pour lui, c'est comme apprendre un nouvel alphabet alien. Et cet élève, il n'est pas seul. Des millions d'écoliers et d'adultes partagent son désarroi.
Pourquoi ne pas avoir choisi les caractères arabes ou latins ? Deux alternatives étaient sur la table :
Les caractères arabes, déjà largement utilisés au Maroc, auraient permis une transition douce. Cependant, comme l'a souligné Ahmed Boukouss, président de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), les limites techniques étaient flagrantes. L'arabe n'a pas les outils nécessaires pour transcrire certaines subtilités phonétiques de l'amazigh.
Lire aussi | Enseignement primaire : généralisation progressive de l'amazighe
Les caractères latins, plus flexibles, plus proches de ce que d'autres communautés amazighes utilisent, semblaient une option évidente. Pourtant, leur adoption aurait été une déclaration de guerre pour les courants islamistes. L'alphabet latin, perçu comme un cheval de Troie culturel, a été écarté au profit d'un choix plus « neutre ».
Et c'est là que le bât blesse. Ce n'est pas tant une décision pragmatique qu'une victoire idéologique. Mais à quel prix ? Les panneaux de signalisation en tifinagh, par exemple, sont devenus des énigmes pour une majorité de Marocains. Face à ces inscriptions, beaucoup de nos concitoyens se sentent comme des touriste dans leur propre pays.
Les conséquences de ce choix s'étendent bien au-delà des écoliers. Les adultes, qui auraient pu rattraper leur retard linguistique, sont eux aussi laissés pour compte. Imaginez une langue qui appartient à tous, mais que presque personne ne peut lire. C'est un paradoxe cruel.
Lire aussi | Polémique. Au Maroc, un russe s'approprie l'identité Amazigh pour vendre une bière fabriquée en Espagne
Mais tout n'est pas perdu. Une idée simple pourrait sauver la situation : enseigner le tifinagh en parallèle d'une transcription latine. Ce double système aurait l'avantage d'être accessible, tout en préservant l'identité culturelle. Et pourquoi ne pas populariser le tifinagh à travers des campagnes modernes pour vulgariser son apprentissage, y compris auprès des adultes ? Des applications, des jeux éducatifs ou même des séries télévisées pourraient faire des miracles.
L'adoption du tifinagh n'est pas un échec, mais elle n'est pas non plus une réussite éclatante. C'est une étape, un chapitre dans une histoire plus vaste. Pour que l'amazigh trouve pleinement sa place, nous devons penser au-delà des idéologies et adopter une approche pragmatique. Car une langue vivante n'est pas seulement une langue parlée ; c'est une langue comprise, aimée et transmise… au plus grand nombre. Asseggaz Ameggaz !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.