Le 20 octobre, le ministère marocain des Affaires convoquait le chargé d'affaire à l'ambassade d'Algérie pour lui signifier ses vives protestations suite aux déclarations de Messahel accusant le Maroc de blanchir l'argent du hachisch en Afrique. Dans la foulée, l'ambassadeur du royaume a été rappelé pour consultation. Depuis il est toujours à Rabat en attendant des excuses de la part des Algériens. Ces derniers exigent également des excuses pour deux autres affaires. Un mois après son rappel pour consultation, l'ambassadeur du royaume en Algérie n'a pas repris le chemin du retour, indique ce week-end plusieurs journaux marocains. Le Maroc, ajoutent les mêmes sources, attend la présentation d'«excuses» officielles du gouvernement algérien avant de tourner la page des déclarations d'Abdelkader Messahel accusant le Maroc de «blanchir l'argent du haschich dans des investissements en Afrique». Il est difficile d'envisager un tel épilogue, sachant que la presse officielle (APS, El Moujahid et El Bilad) et Ahmed Ouyahya, en sa qualité de secrétaire général du Rassemblement National Démocratique, ont tous fait bloc derrière Messahel. Les Algériens attendent également des excuses de la part du Maroc Par ailleurs, les Algériens disent attendre des «excuses» de la part des Marocains sur deux épisodes de vives tensions diplomatiques du passé. Le premier se rapporte aux 54 réfugiés syriens coincés en mai dernier au niveau de la frontière entre les deux pays près de Figuig. Le second est relatif à la dénonciation d'une agression d'un diplomate marocain par son homologue algérien lors d'une réunion de la 4e commission des Nations Unies tenue en mi-mai à Saint-Vincent-les-Grenadines. Dans les deux affaires Lahcen Abdelkhalek avait été convoqué par le ministre algérien des Affaires étrangères et des excuses de Rabat ont été exigées. Par le passé le royaume avait déjà procédé au rappel de son ambassadeur à Alger, mais la durée du rappel ne dépassait que rarement trois ou quatre jours. Cela fut le cas le 30 octobre 2013 en protestation au message écrit du président Abdelaziz Bouteflika adressé à une réunion des syndicats africains à Abuja, revendiquant l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara. Quatre jours plus tard, Abdellah Belkziz avait repris ses fonctions comme si de rien n'était... ou presque. Renoncer à la présence d'un ambassadeur dans la capitale du voisin de l'Est reste envisageable. Cela n'affecterait que marginalement des relations diplomatiques déjà au bord de la rupture.