Comme chaque semaine, Nomad vous fait voyager dans les endroits à découvrir au Maroc, des lieux connus ou méconnus. Aujourd'hui, nous allons plonger dans l'eau cristalline de la plage d'Anza, puis nous balader, pour constater la présence de dinosaures dans le royaume. Immersion. Le Maroc est une terre riche en surprises et en histoire. Parfois, au fil d'une balade on peut tomber sur des pépites. C'est le cas à la plage d'Anza, ou en 2014, des empreintes de dinosaures ont été découvertes, et depuis ce lieu est une attraction mondiale pour les curieux et les passionnés de paléontologie. Cette plage se situe entre Agadir et Taghazout, deux spots importants pour les touristes de passage dans le royaume. «Anza Beach» est le symbole de l'entraide locale, puisque le lieu ne serait pas ce qu'il est maintenant sans le travail acharné des associations locales, qui travaillent dur pour préserver et valoriser le site. C'est le cas de l'association marocaine d'orientation et de recherche scientifique (Amors), comme explique à Yabiladi Moussa Masrour, paléontologue membre de cet organisme. «C'est une belle histoire, puisque c'est l'un des rares sites au Maroc, où la population œuvre à protéger l'endroit, surtout les jeunes des associations locales», précise le scientifique. Près de 323 empreintes de dinosaures Cette plage est reconnue mondialement, puisqu'il existe «pas mal d'articles et d'écrits qui témoignent de la valeur scientifique du site». Et pour cause, «Anza Beach» a près de «323 empreintes de dinosaures» sur une petite surface. Moussa Masrour ajoute également que sur le même lieu, des empreintes de «Ptérosaures» (reptiles volants) ont été découverts. «En 2014, il y a eu une montée brusque de la mer qui a nettoyé la plage, c'est ce qui a permis de dévoiler un maximum d'empreintes sur la plage d'Anza», se remémore le membre d'Amors. Une montée brusque de la mer a nettoyé la plage, c'est ce qui a permis de dévoiler le maximum d'empreintes sur la plage d'Anza. / Ph. Moussa Masrour Dès lors, les jeunes du quartier d'Anza se sont retroussés les manches, et à travers les associations, ont commencé à aménager le site. «Ils ont installé un jardin, construit deux panneaux qui racontent un peu l'histoire de la région», raconte le paléontologue. Le travail a porté ses fruits, puisqu'en 2016, l'association a participé au trophée Lalla Hasna pour les plages durables et a remporté le premier prix. «Cette distinction a permis de jeter la lumière sur cette plage, et les autorités sont venues nous voir pour constater les choses à faire pour améliorer la situation de cette plage chargée d'histoire.» Au fil des années, «Anza Beach» attire de plus en plus de personnes qui se promènent sur le sable fin de la plage, respirent l'air frais et se cultivent avec les quelques panneaux installés par Amors expliquant l'âge géologique et aussi le mode de fossilisation des empreintes de pas des dinosaures. «La première fois que j'ai visité la plage d'Anza, il y avait un seul café, maintenant il y'en a huit. Les gens viennent de plus en plus», se réjouit le scientifique. L'association se charge d'organiser des visites pour les étrangers, pour les étudiants et toutes les personnes qui sont curieuses de découvrir l'endroit. «Il suffit juste de vérifier les horaires des marées basses pour pouvoir voir les empreintes», ajoute dans un sourire Moussa Masrour. Le meilleur moment pour voir les empreintes de dinosaures, c'est lors de la marée basse. / Ph. Moussa Masrour Toutefois, quelques petits points perturbent l'avenir du site. «Il y a des éboulements, d'un endroit juste à côté de la plage», regrette le paléontologue. L'un des souhaits de l'association est de «construire un mur de protection» pour permettre aux visiteurs de passer. «Il faut aussi des escaliers, pour que les personnes âgées puissent descendre», ajoute Moussa Masrour. «Pour qu'un site puisse recevoir la foule, il faut qu'il soit prêt. Nous ne le sommes pas encore, mais nous y travaillons avec acharnement.» «Anza Beach» est désormais connu à l'échelle mondiale, l'emplacement est très «intéressant», vu qu'il est à mi-chemin entre Agadir et Taghazout. «On souhaite qu'il soit inclus dans le circuit touristique», conclut le paléontologue, plein d'espoir.