Au grand dam de ses opposants, Ilyas El Omari a repris les commandes du PAM. Le secrétaire général a renoncé à sa «démission» au grand bonheur de ses fidèles. Ilyas El Omari a fait la démonstration de ses talents d'illusionniste. Début août, il annonçait sa démission du poste de secrétaire général du PAM, soulignant même, lors d'un point de presse, que sa décision était «irrévocable» et en phase avec le discours du Trône du 29 juillet. Hier à Skhirat, l'homme a effectivement repris les commandes du parti, «confiées» pendant plus de deux mois aux mains de Habib Belkouch. Au terme de la session extraordinaire du conseil national du Tracteur, dimanche 22 octobre, El Omari a renoncé à sa démission. Il devra gérer la direction du parti avec quelques fidèles membres du bureau politique et des représentants des régions. Ce retour en force devrait être entériné lors d'une autre session extraordinaire du conseil national ou à l'occasion d'un congrès extraordinaire. Les prochaines semaines apporteront des éléments de réponse sur la nature du choix à prendre. Retour à la case départ Ce qui s'est passé hier à Skhirat était pourtant prévisible. En effet, El Omari a truffé les instances du parti (conseil national et bureau politique) de ses fidèles. Ce sont d'ailleurs eux qui ont mené une forte campagne médiatique sur les réseaux sociaux en faveur d'un retour de leur chef. Une issue qui n'en a surpris que quelques uns, éblouis par le jeu d'illusionniste du rifain, ayant cru à une véritable alternance au PAM. Certains d'entre eux commençaient même à se préparer à sa succession. Un groupe d'opposants très minoritaires mais actifs sur les réseaux sociaux, multipliant les déclarations aux médias. Pourtant, leur influence sur la prise de décision au Tracteur est réduite. Le député Abdellatif Ouahbi, Hassan Benaddi (premier secrétaire général du PAM), Mme El Mansouri (actuelle présidente du conseil national) ou encore Ali Belhaj (ex-président de la région de l'Oriental sous les couleurs du PAM) sont les représentants d'une opposition qui reste encore embryonnaire. Ali Belhaj s'est dit «triste» de ce qui s'est passé hier à Skhirat, regrettant qu'«un si beau projet pour lequel [il a] sacrifié [son] propre parti (Alliance des Libertés, ndlr) soit détourné par un clan qui ne comprend même pas ce que veut dire le mot 'éthique'», a-t-il écrit sur sa page Facebook. Le RNI d'Aziz Akhannouch est le mieux placé pour tirer les dividendes de ce retour d'Ilyas El Omari au PAM. Article modifié le 23/10/2017 à 22h35