Les plaintes déposées par les membres de la diaspora marocaine ont augmenté de 4,4% en 2016 par rapport à l'année précédente, a fait savoir la semaine dernière le Médiateur du royaume dans un rapport. Les plaintes des MRE concernent particulièrement les collectivités locales. Détails. Les plaintes déposées par les Marocains résidant à l'étranger (MRE) auprès de l'Institution du Médiateur du royaume (Al Wassit) ont augmenté de près de 24,7% en 2016 par rapport à l'année précédente. C'est ce qu'a indiqué la semaine dernière l'institution présidée par Abdelaziz Benzakour, dans son rapport annuel publié au Bulletin officiel du 28 septembre (n°6608). Dans le détail, Al Wassit précise que le nombre de plaintes déposées est passé de 81 en 2015 à 101 l'année dernière. Un chiffre qui représente 4,4 % de l'ensemble des doléances présentées par les Marocains l'année dernière. Les collectivités locales, bêtes noires des MRE ? Par pays de résidence, les Marocains installés en France arrivent en tête de liste, après avoir déposé l'année dernière 47 réclamations, ce qui représente 46,5% de l'ensemble des plaintes déposées par la diaspora. Ils sont talonnés par leurs compatriotes de Belgique (18 plaintes, 17,8%), puis ceux des Pays-Bas (13 plaintes, 12,9%) et d'Espagne (10 plaintes, 9,9%). Les Marocains d'Allemagne, du Canada et de Grande-Bretagne ont respectivement déposé trois plaintes l'année dernière, alors que deux des plaintes des MRE ont été formulées par des Marocains résidant aux Etats-Unis. Figurent en bas de la liste les MRE d'Italie et des Emirats arabes unis, avec une plainte chacun. «Par secteur, l'ensemble de ces plaintes a concerné le secteur de l'Intérieur, surtout les collectivités locales avec 46 doléances, représentant 45,5% de l'ensemble des plaintes des MRE, en comparaison aux 34 plaintes déposées l'année dernière. Viennent ensuite les secteurs de l'Agriculture et la pêche maritime (10 plaintes), l'Economie et les finances (8 réclamations), l'Equipement, le transport et la logistique (6 plaintes) puis celui des Affaires étrangères et de la coopération (4 plaintes).» Al Wassit précise que les Marocains du monde expriment généralement leur mécontentement face à des décisions administratives et s'estiment lésés par des violations au droit à la propriété. L'objet de leurs plaintes concerne aussi l'absence de dédommagements suite à une expropriation et le refus d'accorder des attestations ou des documents administratifs. Les plaintes déposées par les Marocains par région, en plus de celles des MRE et des étrangers en 2016. / Ph. B.O du 28 septembre Al Wassit également «victime» de la lenteur de l'administration Le Médiateur du royaume fait savoir que sept plaintes déposées l'année dernière ont été émises par des étrangers, dont quatre ressortissants français, un ressortissant espagnol, italien et belge. «Elles ont concerné le règlement d'une pension de retraite, un différend à caractère financier avec une institution publique, des décisions administratives ou le retrait d'une autorisation», poursuit le rapport intégral. Ce dernier précise que l'institution a reçu en 2016 près de 8 281 plaintes, dont 2 286 doléances s'inscrivant dans son domaine de compétence, en augmentation de 2,2% par rapport à l'année précédente. Le ministère de l'Intérieur reste la première destination de ces plaintes, s'accaparant 36,7% de l'ensemble des réclamations déposées par les Marocains. Ces plaintes ont concerné des dossiers administratifs, des demandes de traitement des dommages causés par des décisions administratives, le refus d'accorder des documents administratifs et le non-accès à des services sociaux. Le rapport tire également à boulets rouges sur des secteurs ministériels, déplorant la procrastination quant aux traitements des dossiers qui leur sont adressés par Al Wassit : «Il est étrange que l'institution souffre encore lorsque son dirigeant s'adresse à certains secteurs pour les inviter à mettre en œuvre les recommandations, mais la réponse de certains d'entre eux restent cependant toujours à la traîne.» «Le rythme du changement au sein de l'administration dans son sens large n'a pas encore adopté la vitesse souhaitée», conclut le rapport.