Depuis le début de 2017, quatre femmes ont trouvé la mort lors de bousculades meurtrières à Ceuta. Le Maroc et l'Espagne examinent ce dossier. Madrid pourrait réinstaurer le visa pour les les Marocains de la province de Tétouan (expemptés jusuqu'ici) pour entrer à Ceuta, a révélé le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido. Rabat et Madrid négocient une «solution définitive» au problème des porteurs et porteuses de marchandise à la frontière avec Ceuta. C'est ce qu'a révélé ce mardi le ministre espagnol de l'Intérieur, Juan Ignacio Zoido lors de son passage devant la commission de l'Intérieur à la Chambre basse du Parlement de son pays. Une solution consiste à réinstaurer le visa à l'entrée pour les habitants de Tétouan et sa province, a révélé le ministre en réponse à une question d'un député du parti Ciudadanos (majorité gouvernementale), rapporte le média local Ceutaldia. «Cette question a été examinée» lors de la réunion de Zoido avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit à Rabat. Le ministre espagnol aurait demandé, toujours selon Ceutaldia, de «garder le silence» jusqu'à ce que les deux parties arrivent à des conclusions en tenant compte des intérêts des commerçants de Ceuta et de la population marocaine. La réinstauration du visa comme solution ? Zoido a déploré «profondément» le décès cette année de quatre femmes porteuses de marchandises. Des faits «réellement durs» qui ont fait l'objet d'enquêtes lors de la réunion bilatérale du 30 août à Rabat, a-t-il précisé devant les députés. Le retour au filtrage via le visa pour les habitants de Tétouan permettra-t-il de fluidifier le passage entre Ceuta et Fnideq et éviter les bousculades meurtrières ? Autre solution, le gouvernement espagnol est appelé à ouvrir les six voies du passage frontalier Tarajal. Une mesure qui pourrait mettre un terme à la répétition de dramatiques séquences, comme celles du 28 août dernier, ayant causé la mort de deux Marocaines, écrasées par une foule compacte. Les commerçants de Ceuta sont les premiers à exiger une telle ouverture. Sauf que jusqu'à présent, les autorités locales font la sourde oreille prétextant du manque de ressources humaines à même d'assurer le contrôle des six voies de Tarajal. Pour mémoire, les propriétaires de boutiques à Ceuta, soutenus par quelques formations politiques, avaient laissé éclater leur colère contre le ministre espagnol de la Justice, Rafael Catalá, en visite dans la ville pour l'inauguration de la 8e édition des Journées juridiques organisée fin mai au siège de la municipalité. Les commerçants se plaignaient de la fonte de leurs chiffres d'affaires d'environ 60%. Le ministère de l'Intérieur devra tenir compte des pressions des commerçants qui ne verront pas d'un bon oeil le retour des visas. Article modifié le 13/09/2017 à 15h55