Au quatrième jour de l'Aïd Al Adha célébré vendredi dernier au Maroc, la viande putrifiée découverte par certains Marocains après stockage par congélation continuent de susciter plusieurs réactions. Après les explications fournies par l'ONSSA, les plaintes des consommateurs affluent selon les associations. Détails. Les explications fournies par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) «ne sont pas convaincantes», nous déclare ce mardi le président de l'Association marocaine de protection et l'orientation du consommateur (AMPOC). Contacté par Yabiladi pour commenter la sortie médiatique de l'ONSSA s'agissant des teintes verdâtres et de la putréfaction de la viande rapportées par plusieurs Marocains, Bouazza Kharrati rappelle que «déjà, ce n'est pas la première que les Marocains fêtent l'Aïd en été». «Deuxièmement, il y a toujours eu de la viande dans les souks sans qu'il y ait des cas de teinte verdâtre ou de putréfaction», enchaîne-t-il avant d'affirmer qu'«il y a donc un autre problème qu'il faut chercher». «Nous leur faisons confiance pour nous trouver la vraie raison. On a annoncé que le troupeau était en bonne santé, personne ne dit le contraire. Le troupeau semblait être dans un bon état. Mais, est ce que c'est toujours valable, surtout avec l'apparition de ces teintes verdâtres lors de la congélation de la viande ?» Les Marocains «pas convaincus par les explications fournies» Revenant sur les plaintes qui continueraient d'affluer dans plusieurs villes du royaume, le président de l'AMPOC confirme : «il y a encore de nouveau cas de personnes qui, en ouvrant leurs frigos, découvrent une viande putréfiée et impropre à la consommation», lâche-t-il, informant que son association et ses bureaux locaux continuent de recevoir des plaintes. «C'est un scandale», s'insurge-t-il, avant d'insister sur le fait qu'«il y a des gens ayant pris des crédits et d'autres qui épargnent pendant plusieurs mois pour finalement jeter toute la viande à la poubelle». L'ONG oriente les consommateurs mécontents vers l'ONSSA, qui «prend des échantillons pour les envoyer dans ses laboratoires». Bouazza Kharrati dit espérer avoir des résultats «d'ici une quinzaine de jours». A la remarque faite par plusieurs Marocains qui pointent du doigt les «explications précoces» en l'absence d'analyses concrètes, le président de l'AMPOC explique que «les gens ne sont pas convaincus par les explications fournies, parce que ce n'est pas la première fois qu'ils pratiquent un sacrifice et ce n'est pas logique». «Et ce n'est pas un cas ou dix cas, c'est presque le 1/3 du troupeau, ce qui est scandaleux. Nous recevons des plaintes de Tanger à Marrakech. Tous ces Marocains sont confrontés au même problème et d'autres ont peur pour leur santé», conclut-il. Non-respect des règles d'hygiène et des conditions de conservation selon l'ONSSA Lundi soir, l'ONSSA a réagi dans un communiqué de presse relayé par l'agence MAP quant aux photos circulant sur les réseaux sociaux montrant de la viande verdâtre découverte par certains Marocains au lendemain de l'abattage rituel de l'Aïd Al Adha. «La teinte verdâtre de la carcasse ou sa putréfaction s'expliquent par le non-respect des règles d'hygiène liées à l'abattage et à l'écorchage du mouton et aux conditions de conservation de la carcasse avant sa découpe et son stockage par réfrigération ou par congélation», indique le communiqué. L'office publique y explique que la couleur verdâtre de certaines carcasses n'est «nullement liée au fourrage périmé, à la vaccination du cheptel ou à l'usage de médicaments non autorisés», comme avancent certains internautes. Le communiqué note que «la teinte verdâtre de la carcasse est le symptôme de la prolifération de bactéries en raison de la température élevée». L'ONSSA, pour qui «des cas similaires avaient été enregistrés l'année dernière», rappelle que ses services vétérinaires ont assuré, dans les différentes régions du royaume, le suivi des conditions dans lesquelles s'est déroulée la fête du sacrifice. Des conditions «qui ont été bonnes en général, hormis certaines plaintes faisant état d'inflammation des ganglions lymphatiques de l'animal, de parasitose intestinale ou de changement de couleur de la carcasse dans certains cas». Le communiqué conclut en informant que les différents services de l'ONSSA «suivent de près les plaintes et les préoccupations des citoyens en ce sens, en vue de leur apporter conseils et mener les investigations et tests laboratoires nécessaires».