Human Rights Watch a demandé ce mardi au roi Mohammed VI d'«ordonner une enquête sérieuse et probante sur les accusations de torture portées par les manifestants du Hirak du Rif contre la police marocaine». Dans un communiqué de presse publié aujourd'hui sur son site, l'ONG revient sur le discours du trône du 30 juillet dernier en affirmant que le roi Mohammed VI «semblait dédouaner les forces de l'ordre de toute responsabilité dans les troubles survenus à Al Hoceima, chef-lieu de la région du Rif, affirmant qu'elles avaient fait preuve de «retenue et […] d'un grand respect de la loi». «L'éloge royal inconditionnel des forces de sécurité, malgré les accusations qui pèsent contre elles, ne fera qu'ancrer la certitude qu'au Maroc, on peut abuser d'un détenu sans répondre de ses actes», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. Cette dernière assure que plusieurs rapports de médecins légistes constatent que des détenus du Rif avaient des lésions «accréditant les accusations de violences policières». Le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) a commandité les rapports des médecins pour examiner les prisonniers, «plusieurs détenus affirment que la police les aurait contraints à signer leurs procès-verbaux d'interrogatoire sans les lire», poursuit HWR. «Plusieurs parmi eux purgent aujourd'hui des peines de prison, tandis que d'autres sont en détention préventive», conclut l'ONG.