Les jeunes du Mouvement du 20 Février, section Rabat, ont convoqué la presse aujourd'hui, au siège de l'AMDH. Ils dénoncent l'intervention policière violente pour disperser les marches, ainsi que la campagne de désinformation visant à discréditer ce mouvement fondamentalement pacifique. Le mouvement des Jeunes du 20 février, au départ, salué avec enthousiasme a de plus en plus mauvaise presse au Maroc. Depuis quelques semaines, les actions menées sont par ailleurs de plus un plus violemment réprimées par les forces de l'orde. Raison pour la section Rabat du mouvement de tenir une conférence de presse, ce jeudi 2 juin, dans les locaux de l'Association marocaine des droits humains. Les jeunes sont revenus sur les manifestations du 22 et 29 mai derniers, comme sur le sit-in qui, avant de pouvoir se tenir, a été dispersé par les forces de l'ordre à Témara le 15 mai dernier. Ils dénoncent des «arrestations ciblées» et des violences physiques et verbales à leur encontre. «Sortir dans la rue est la seule solution» a déclaré Montassir Sakhi, jeune activiste du mouvement, pour qui les interventions policières musclées sont injustifiables. Les autorités avaient argumenté que les manifestants n'avaient pas demandé d'autorisation préalable, mais comme le rappelle Sakhi, «il n'y a jamais eu de demande d'autorisation depuis la 1ère marche». «On ne demande pas une autorisation pour organiser un pique-nique», renchérit Amina Boughaleb, une jeune activiste, en rappelant la dispersion du sit-in prévu par le Mouvement à proximité de la prison secrète de Temara le 15 mai dernier. Le droit de manifester pacifiquement et librement que les jeunes du mouvement du 20février croyaient acquis après la réussite de la première marche s'est évaporé aux premiers coups de matraque. «Ce n'est pas parce que 96 détenus politiques ont été libérés ou parce qu'on annonce des projets de réforme au goutte-à-goutte qu'on va se laisser berner» a déclaré Najib Chaouki, un des jeunes militants. «Nos revendications sont claires et légitimes, et on ira jusqu'au bout, pour un pays démocratique et une monarchie parlementaire, sans tomber dans la violence où la police veut nous conduire» a-t-il poursuivi en faisant référence aux injures, intimidations et humiliations, allant jusqu'aux menaces de mort, dont témoignent plusieurs jeunes du 20 février. Chaouki a également dénoncé le report pendant plusieurs années du projet de démocratie, accusant les partis politiques d'avoir accepté «des semi-solutions» et regrette que les jeunes du mouvement soient exclus des débats publics sur la constitution. Les Chabab 20 février ont également axé leurs interventions sur la campagne de désinformation «méthodique par les supports de presse publiques et proches du pouvoir» visant à discréditer le Mouvement. Ils accusent certains journalistes d'avoir apporté de faux témoignages, d'avancer des thèses de manipulation par l'Algérie, le Polisario et la récupération du mouvement par des militants d'Al Adl Wa al Ihssan. A cela, Montassir Sakhi répond que «ces marches sont essentiellement populaires, et on n'interdit à aucune personne qui a les mêmes revendications de démocratie et de transparence de se joindre au mouvement». Malgré les persécutions dont ils ont fait l'objet, la détermination des jeunes du mouvement du 20 février est loin d'être affaiblie. Ils donnent rendez-vous aux Rbatis le 5 juin à 11h, Bab El Had à Rabat afin de poursuivre la lutte pour «la démocratie, la dignité et la liberté». Des appels à manifester le 5 juin ont été lancés pour la plupart des villes marocaines par des jeunes du 20 février.