Yassine El Khenfri, 30 ans, est l'homme placé en garde à vue le 29 août à Safi et qui, quelques heures après son arrestation, décède. Il a fait l'objet d'un communiqué de presse publié hier par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Ce mardi, l'Association marocaine des droits de l'homme, citant la famille du défunt, dénonce des coups et des blessures sur le corps de Yassine. Détails. Yassine El Khenfri a rendu l'âme mardi après avoir été placé en garde à vue par la police de Safi quelques heures auparavant. Les circonstances de sa mort font l'objet d'une enquête judiciaire ouverte par la préfecture de police de la ville et une autopsie a été ordonnée. Mardi, ce triste indicent a même fait l'objet d'un communiqué de presse de la Direction générale de la sûreté nationale. La section à Safi de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), citant des membres de la famille El Khenfri, dénonce ce mercredi des coups et blessures contre ce père de famille. «Selon la version de la famille et des amis, une patrouille de police a interpellé le défunt Yassine El Khenfri, le 29 août, vers minuit et demi pour un simple contrôle d'identité», affirme Abderrahim Waadoudi, membre de la section de Safi de l'AMDH, contacté par Yabiladi. Les amis du défunt auraient été témoins de la manière «dont s'est comportée la police avec le jeune homme», nous rapporte-t-il. «Ils se sont insurgés contre la police, mais ses éléments disaient simplement faire leur travail», poursuit-il. Abderrahim Waadoudi déclare que ces témoins oculaires présents lors de l'interpellation du défunt seraient unanimes à affirmer que le défunt «a subi des coups et des blessures». Le membre de l'AMDH-Safi précisera par la suite que Yassine El Khenfri aurait été victime de torture et de mauvais traitement au poste de la police. Le défunt aurait été arrêté pour possession de hashish, mais l'associatif précise toutefois que la famille du jeune homme affirme qu'il «ne fumait pas». Placé donc en garde à vue, les membres de la famille de Yassine El Khenfri le rejoignent au poste de police où ils lui parlent directement, «mais ne remarquent rien d'anormal». «Yassine a eu une crise cardiaque» Le lendemain matin vers 10h, ses proches partis lui amener le petit déjeuner, sont convoqués par la police qui leur annonce la triste nouvelle. «Yassine a eu une crise cardiaque», aurait indiqué la police, toujours selon l'associatif. Des explications que la famille veut associer à des preuves concrètes. Aujourd'hui, Abderrahim Waadoudi nous rapporte que la famille El Khenfri exige une autopsie pour lever le voile sur les circonstances du décès de Yassine. «La famille veut comprendre les circonstances du décès et a demandé une autopsie, étant donné la présence de traces de torture et l'ouverture d'une enquête par la préfecture de police», indique le membre de l'AMDH-Safi. «Ce décès est la goutte d'eau qui fait déborder le vase de l'injustice vécue par les citoyens de la part de la police», s'insurge-t-il. Hier, la Direction générale de la sûreté nationale a publié un communiqué de presse, relayé par la MAP, où elle revient sur le décès de Yassine El Khenfri, dans le nommer. Le défunt a été arrêté le 29 août, vers 3h du matin, en flagrant délit de possession et de consommation de drogue, puis placé en garde à vue sur instruction du parquet compétent, indique la DGSN. Celle-ci de préciser que l'état de santé du défunt a nécessité son transfert à l'hôpital à 6h45 pour recevoir les premiers soins. De retour au siège de police, le défunt a eu des complications de santé qui ont nécessité son transfert à nouveau à l'hôpital où il rendra l'âme. La DGSN a précisé que le corps du défunt est placé à la morgue pour déterminer les vraies causes du décès à travers une autopsie. Une enquête a été également ouverte par la police judiciaire de la préfecture de la police. Selon les premiers éléments de l'enquête, le défunt souffrait de maladies chroniques, conclut le communiqué. Abderrahim Waadoudi rapporte que Yassine a laissé derrière lui un enfant, alors que sa femme serait enceinte d'un deuxième. Sa famille conteste aussi sa possession de drogue, arguant que son fils n'en consommait pas, poursuit l'associatif.