La dépouille d'Imad El Attabi, décédé mardi à l'hôpital militaire de Rabat, devra être transférée ce mercredi à l'hôpital civil d'Al Hoceima. Sa famille a annoncé qu'elle attendra les résultats de l'autopsie avant de décider si elle inhumera ou pas le jeune activiste, face à une montée des appels à manifester dans plusieurs villes marocaines. Nouveaux rebondissements dans l'affaire de l'activiste rifain Imad El Attabi, déclaré mort mardi par ses médecins à l'hôpital militaire de Rabat. Après l'autopsie réalisée ce mercredi sur le défunt pour déterminer les causes de son décès, sa dépouille devra être transférée ce mercredi à l'hôpital Mohammed V d'Al Hoceima. Parallèlement, sa famille n'a pas encore annoncé si elle recevra ou pas le corps du jeune homme. En attente des résultats de l'autopsie Abdessadak Elbouchattaoui, membre du comité de défense des détenus du Hirak, contacté aujourd'hui par Yabiladi, nous confie qu'«un comité de médecins prépare un rapport d'autopsie qui sera adressé au procureur général du roi» à Al Hoceima. «Ce dernier en donnera une copie à la famille El Attabi», poursuit-il. Il confirme le transfert de la dépouille du jeune activiste de Rabat vers Al Hoceima, ce mercredi matin par hélicoptère, pour «être déposée à la morgue de l'hôpital civil». Quant aux funérailles, l'avocat déclare, citant un membre de la famille, que contrairement à ce qui a été annoncé, «aucune date n'a été fixée par la famille». «Cela dépendra des résultats de l'autopsie. La famille pourra avoir recours à un contre-rapport si elle n'est pas convaincue du contenu du premier document, élaboré par trois médecins», enchaîne-t-il. De plus, Abdessadak Elbouchattaoui dément les informations selon lesquelles la famille aurait refusé une offre des autorités d'Al Hoceima concernant la prise en charge des funérailles. «Le gouverneur d'Al Hoceima est venu présenter les condoléances à la famille contrairement à ce que rapportent certains médias. La famille El Attabi demande à connaître les circonstances du décès de leur fils, l'identification des responsables, et réclame des punitions. Ce ne sont pas les dépenses qui poseront problème», conclut-il. Les résultats des enquêtes remis en cause Parallèlement, des militants du Hirak remettent déjà en question les résultats de l'enquête supervisée par les autorités. Sur sa page officielle, le militant El Mortada Iamrachen souligne qu'il s'agit de «la même brigade nationale qui a promis d'enquêter sur le décès de Mohcine Fikri, la même qui a arrêté et emprisonné des activistes». «Elle (la Brigade nationale de la police judiciaire, ndlr) ira jusqu'au bout encore une fois dans l'affaire d'Imad El Attabi, mort parce qu'il a justement demandé à ce que l'enquête aille jusqu'au bout. De combien de cadavres ce bout a-t-il besoin ?», lâche-t-il. Pour sa part, Naoual Ben Aissa ironise. «Bien sûr qu'ils ouvriront une enquête et iront jusqu'au bout pour s'arrêter, faire demi-tour et revenir vers nous pour qu'on en paye encore le prix avec une autre victime», écrit-elle. Suite à l'annonce du décès d'Imad El Attabi, des appels à manifester ont fusé sur les réseaux sociaux et entre les militants du Hirak. Abdessadak Elbouchattaoui préfère parler de manifestations spontanées. «Personne ne veut assumer la responsabilité de cet appel à organiser une manifestation ou une marche, mais il y a quelques protestations spontanées», nous confie-t-il. L'avocat de conclure : «Je pense que les funérailles connaîtront la participation de plusieurs milliers de personnes et seront similaires à l'inhumation de Mohcine Fikri.» Immédiatement après l'annonce du décès d'Imad El Attabi, dans le coma depuis le 20 juillet dernier, des internautes ont pris l'initiative d'appeler à des manifestations dans plusieurs villes du Maroc. Hier, des marches et des sit-in ont été organisés notamment à Casablanca, Rabat, Al Aroui et plusieurs villes voisines d'Al Hoceima.