Le 13e forum de la Jeunesse du PJD a offert à Benkirane l'opportunité de réitérer son allégeance à la monarchie et au roi Mohammed VI. Le secrétaire général a couvert d'éloges les actions du monarque. Mais comme à son habitude, le leader de la formation islamiste a accompagné ses louanges d'un réquisitoire contre le PAM et l'«ingérence» dans les décisions des partis. La cérémonie d'ouverture du 13e forum de la Jeunesse du PJD a réuni les grands rivaux, Abdelilah Benkirane et Saâdeddine El Othmani. Tous deux ont pris la parole. Le chef du gouvernement a accusé certaines parties d'«entraver les projets de réformes» telles que la couverture médicale des parents. Un texte qui attend son adoption par les conseillers depuis plus d'une année, a-t-il expliqué. El Othmani a réitéré son engagement à «poursuivre les réformes initiées par l'exécutif précédent». Une affirmation qui a arraché quelques applaudissements de la part d'une assistance peu convaincue de la sincérité de l'exécutif. «Ayez confiance que ce gouvernement est un cabinet de réforme.» Le président du conseil national de la Lampe est revenu sur la grâce royale accordée aux cinq jeunes islamistes condamnés pour «apologie du terrorisme». Il leur a conseillé de «tourner la page», d'«oublier» et de «se tourner vers l'avenir». «Démons», «crocodiles» et éloges au roi Contrairement au passage d'El Othmani, celui de Benkirane a été accueilli chaleureusement. Des jeunes ont scandé pendant plus d'une minute «troisième mandat !» à l'égard du secrétaire général. La jeunesse prend ainsi position dans le débat qui secoue le PJD sur l'opportunité de modifier les statuts fondamentaux du parti en vue d'assurer des années de plus à Benkirane au gouvernail de la Lampe. Le 13e forum des Jeunes du PJD a donné l'occasion à Benkirane de dépoussiérer son discours sur les «démons» et les «crocodiles», soulignant qu'ils «existent» au Maroc. Un retour en arrière accompagné, comme il en a l'habitude, d'éloges adressés à la monarchie et aux actions du roi Mohammed VI. Et d'enchaîner en saluant le discours royal à l'occasion de la fête du Trône, admettant que le texte a été «sévère à l'encontre des partis, de l'administration et des élus». C'est d'ailleurs son premier commentaire sur l'intervention du souverain du 29 juillet. Benkirane a par ailleurs rappelé aux jeunes du PJD que sa formation a pu réaliser 42 sièges aux législatives de 2002 et s'éviter une dissolution en 2003, dans le sillage des attentats du 16 mai 2003, grâce au souverain. «Nous acceptons les reproches du roi», a-t-il déclaré. Le PAM dans le viseur Une fois réitéré cet acte d'allégeance à la monarchie et au monarque, Benkirane, fidèle à son habitude, a ensuite dressé un réquisitoire contre le PAM - mais sans le citer nommément -, l'accusant de «dépraver la vie politique». Le secrétaire général a conclu son intervention en abordant le Hirak. «Je sollicite Sa Majesté de par ses prérogatives pour mettre un terme à ce qu'il se passe à Al Hoceima. Il sait comment s'y prendre. Il ne pourrait nous reprocher de se tourner vers lui lorsque les choses sont si compliquées.» Enfin, Benkirane a demandé aux partis politiques de réviser leurs actions. Et de plaider pour la «liberté» et l'«indépendance», tout en bannissant l'«ingérence» dans les affaires internes des formations.