Le roi Salman, qui se trouve à Tanger, n'a pas assisté à la cérémonie de présentation des vœux au roi Mohammed VI à l'occasion de la fête du Trône. Signe que le soutien du Maroc au Qatar ne plaît toujours pas à Ryad. Le roi Salman est le grand absent de la réception donnée hier après-midi par Mohammed VI, au palais Marchane à Tanger, à l'occasion de la fête du Trône. Le chef de l'Etat saoudien se trouve pourtant depuis quelques jours dans la capitale du Détroit, où il passe ses vacances d'été. Une absence aux festivités de l'intronisation de Mohammed VI qui a surpris, d'autant que de nombreux médias arabophones marocains se sont empressés d'annoncer en chœur sa présence. Pour mémoire, le 30 juillet 2015, le monarque saoudien était aux côtés du souverain pour co-présider la cérémonie de présentation des vœux. A l'époque, les relations entre les deux Etats étaient au beau fixe. Six mois auparavant, Rabat avait apporté un soutien sans concession à la guerre lancée par les wahhabites au Yémen pour déloger les Houthis chiites qui se sont accaparés le pouvoir à Sanaa. Des F-16 des FAR avaient contribué à l'opération saoudienne. Tanger était même devenue, pendant quelques jours, le point de chute des leaders de la coalition arabe avec l'arrivée du prince héritier des Emirats, Mohammed ben Zayed, et du président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale. Conséquence du soutien marocain au Qatar Deux ans plus tard, l'entente a pris un sérieux coup de froid. En cause, le refus du Maroc de s'embarquer dans l'aventure non calculée de la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar, à l'instar de l'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte. Une position qui a fait grincer des dents, provoquant même la colère de Ryad, notamment dans les rangs des disciples du nouvel homme fort du pays, le prince héritier Mohammed ben Salman, véritable artisan de la politique anti-Qatar. Force est de constater que le roi Salman n'est pas le seul dirigeant du Conseil de Coopération du Golfe à ne pas avoir assisté à la réception donnée par le monarque à l'occasion de la fête du Trône. L'absence du roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, un grand ami de Mohammed VI, constitue une autre surprise. Faut-il voir là un autre signe de la mauvaise passe que traversent les liens traditionnels entre Manama et Rabat en raison de la crise avec Qatar ?