José Luis Navazo, directeur de publication du site d'information Correo Diplomático, et son collaborateur Fernando Sanz Moreno, auraient été expulsés du Maroc mardi soir, selon le journal El Confidencial. Hier soir vers 20 heures, trois agents de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) se seraient présentés en civils au domicile de José Luis Navazo, à Tétouan, alors en compagnie de Fernando Sanz Moreno. Ils leur auraient demandé de les suivre au commissariat de la ville, ajoute El Confidencial, qui s'appuie sur un article de Correo Diplomático. Les agents les auraient ensuite escortés en voiture au poste-frontière de Tarajal, situé entre la ville de Ceuta et le Maroc, puis, vers 23 heures, auraient conduit les deux journalistes au niveau du contrôle de police espagnol. Les autorités marocaines ne leur auraient fourni aucun motif pour justifier leur expulsion, ni permis de récupérer leurs effets personnels avant de rejoindre la frontière. «Une expulsion d'autant plus douloureuse pour José Luis Navazo qu'il réside au Maroc depuis 17 ans, et est marié à une Marocaine avec laquelle il a deux enfants de nationalité marocaine», poursuit El Confidencial. «Même s'il s'agit d'un petit média, Correo Diplomático a été celui qui, en langue espagnole, a couvert la révolte du Rif de la manière la plus exhaustive», note le journal, qui précise que Navazo a été particulièrement déconcerté par la décision des autorités marocaines. «C'est incompréhensible. Il s'agissait pour nous de faire une couverture équilibrée [des évènements] du Rif, en relayant objectivement le point de vue des autorités, comme celui du maire d'Al Hoceima, avec lequel nous nous sommes entretenus, ainsi que les communiqués de la préfecture», a réagi Navazo. Le journaliste avait également interviewé le chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, en mars dernier.