Dans un article retraçant la dégradation de l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika, un média proche du Front Polisario s'est posé la question dimanche sur l'identité de celui qui gouverne l'Algérie évoquant le nom du frère du président algérien. Détails. Qui gouverne à Alger, Abdelaziz Bouteflika ou son frère Said ? C'est la question que s'est posé dimanche le média El Confidencial Saharaui dans un article évoquant l'état de santé du président algérien. Une interrogation qui n'est pas dans l'habitude du Polisario vis à vis du parrain algérien et qui révèle les tensions qui ont émaillés les relations entre Alger et Tindouf depuis la désignation de Brahim Ghali à la tête du mouvement séparatiste. Le site d'information proche du Front Polisario revient notamment sur la dégradation de la santé d'Abdelaziz Bouteflika depuis son voyage en France, le 26 novembre 2005. «Bouteflika souffrait d'un ulcère gastrique et a été admis à l'hôpital Val de Grâce à Paris. Son admission pour trois semaines a alimenté la rumeur selon laquelle il souffrait d'un cancer de l'estomac», indique la même source. En avril 2006, il se rendra à nouveau à l'hôpital militaire parisien pour des examens médicaux. El Confidencial Saharaoui rappelle ensuite que le 16 décembre 2014, Bouteflika subira «une aggravation de [sa] maladie cardio-vasculaire». «Il est transporté en urgence dans un avion médicalisé à l'hôpital du Val de Grâce». «C'est en 2016 qu'il fera face au pire épisode. Souffrant d'un accident vasculaire cérébral ischémique le 28 avril 2013, il a été transporté par hélicoptère d'Alger à l'hôpital militaire du Val de Grâce à Paris, où il a été traité pendant 86 jours.» Bouteflika n'a toujours pas désigné de remplaçant Pour le média sahraoui, «la santé de Bouteflika est devenu un secret d'Etat et ses examens médicaux des pièces confidentielles» depuis 2015. «En 2016, après avoir passé deux ans sans se montrer en public, certaines sources révélaient qu'il peut à peine parler et souffre d'une diminution de sa capacité cognitive. Des complications ultérieures à son accident vasculaire cérébral», poursuit-on de même source. El Confidencial Saharaoui rappelle ensuite qu'en février 2017, le président algérien est de nouveau souffrant. «Un épisode de bronchite aiguë l'a forcé à annuler sa rencontre avec Angela Merkel (la Chancelière allemande, ndlr) le 12 mars de l'année en cours. Le président iranien Hassan Rohani, (annoncé en visite officielle à Alger, ndlr) a également annulé sa visite. Au cours de la première moitié de 2017, Bouteflika s'est rendu à Genève, Berlin et Paris pour les contrôles médicaux de routine.» Le site d'information en langue espagnole affirme que depuis, Bouteflika vit 24 heures sur 24h dans sa résidence à l'ouest d'Alger, au Palais présidentiel de Zeralda, «où il a installé une chambre médicalisée». «Il est régulièrement assisté par une équipe de neurologues et des cardiologues, conduite par le cardiologue français Jacques Monségu avec des visites du docteur Messaoud Zitouni», rappelle encore El Confidencial Saharaui. Après trois ans de discrétion médiatique du président, rumeurs, spéculations et craintes de la population algérienne se sont multipliées. Des spéculations qui pousseront Bouteflika à publier une photo avec Emanuel Macron alors candidat à la présidentielle française puis une vidéo avec Abdelkader Messahel. Des images qui ne font que confirmer «l'état déplorable du président algérien». Et El Confidencial Saharaui de regretter que le président algérien «n'a toujours pas clairement réussi à désigner un favori pour présider l'Algérie de l'après Bouteflika».