vidéo de Nasser Zefzafi montrant son corps pour réfuter les allégations de torture, jugée «humiliante» et «dégradante» par plusieurs personnalités publiques et politiques, aurait été filmée dans les locaux de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). C'est ce qu'a confié le leader du Hirak aux avocats du comité de défense des détenus du mouvement de protestation. Rachid Belali confie avoir rendu visite à Nasser Zefzafi mardi, a indiqué hier Alyaoum 24. La figure de proue du Hirak lui aurait dit que la vidéo, publiée par un site proche des services sécuritaires et aussitôt retirée, a été filmée dans les locaux de la BNPJ la veille de son transfert vers la prison locale d'Oukacha. «Il m'a raconté qu'un médecin est venu l'ausculter puis qu'un homme a commencé à le filmer. Ce dernier lui a dit que c'était tout à fait normal et fréquent», poursuit l'avocat. Zefzafi a aussi dit n'avoir pas été en mesure de déterminer l'identité de l'auteur présumé de la vidéo, ni sa fonction au sein de la BNPJ. Une version confirmée par Isaac Charia, également membre du comité de défense des détenus du Rif. «Zefzafi m'a confié que la vidéo a été filmée dans les locaux de la BNPJ», a-t-il déclaré à Alyaoum 24. «La vidéo de Nasser Zefzafi, détenu sur fond des événements d'Al Hoceima à la prison locale de Ain Sebaa 1, n'a pas été enregistrée dans cet établissement pénitentiaire», a indiqué lundi la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Elle a précisé que le détenu «n'a jamais porté les vêtements apparus dans la vidéo, depuis qu'il a été placé au sein de l'établissement pénitentiaire jusqu'à maintenant». «Les caractéristiques matérielles du lieu où la vidéo a été enregistrée ne figurent dans aucune des salles de la prison locale de Ain Sebaa 1», a expliqué la DGAPR. Le jour même, le procureur général du roi près la cour d'appel de Casablanca a ordonné l'ouverture d'une enquête pour élucider les circonstances de l'enregistrement de cette vidéo et la finalité de sa diffusion.