Une mobilisation du premier mai comme il n'y en avait plus eu depuis des années, estimaient des militants syndicalistes, dimanche, à Rabat. Malgré la pluie, des dizaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues de Rabat et de Casablanca, à l'occasion de la fête du travail. Les différents syndicats ont fait entendre toute une panoplie de revendications. Les manifestations ont été marquées par les attentats de Marrakech, mais aussi par les jeunes du Mouvement du 20 février. Ils ont demandé à ce que les attentats ne soient pas l'occasion de revenir en arrière sur le plan des réformes démocratiques au Maroc. A Casablanca, les syndicats ont manifesté en trois lieux différents : place de la victoire (ODT), place du 20 août (CDT), et avenue des FAR, où l'UMT a monté deux tribunes. Le beau temps n'était pas au rendez-vous. Une mer de parapluies s'étendait sur la place Mohamed V, où les jeunes du 20 février se sont rassemblés pour un sit-in. En plus des revendications classiques, l'actualité a inspiré de nombreux participants : indignation devant les attentats de Marrakech ou encore demande de libération de Rachid Nini, directeur de publication du quotidien Al Massae En plus du sit-in place Mohamed V, les jeunes du 20 février ont soutenu les manifestations des syndicats. Face aux slogans habituels des syndicats, le Mouvement du 20 février a parfois effet de greffe manquée. L'unité n'a pas été le point fort des manifestations de Casablanca. A Rabat, les choses se présentent autrement. Un défilé s'étend rapidement de la place Bab el Had jusqu'à la gare Rabat Ville. Les jeunes du 20 février se sont entendus avec l'UMT et la CDT pour défiler ensemble. Le mouvement amazigh est aussi présent mais cette fin de cortège est séparée du début par trois estafettes de police. Dans la première partie du défilé, un petit groupe scande son soutien au roi Mohammed VI. Beaucoup d'autres manifestants sont là pour exprimer des revendications particulières à leurs professions. Le syndicat CDT du CNESTEN demande à ce que la gouvernance de l'institut soit réformée. Autre renvendication particulière, celle des syndicalistes de la CDG. Mawazine ne les enchante guère ... ...tout comme certaines pratiques de recrutement. Le personnel naviguant d'Atlas Blue continue son mouvement de protestation contre la RAM dans les rues de Rabat. Il réclame d'être repris par la compagnie nationale, comme les pilotes de l'ancienne filiale low-cost de la RAM qui a fait faillite. Autre grand combat : les agréments de taxi. Sans ce système, nous pourrions faire partie de la classe moyenne, explique un chauffeur de taxi, membre de l'UGTM. Pour le moment, certains privilégiés profitent de la rente taxi au Maroc. img id="article_img_14" itemprop="image" src="https://static.yabiladi.com/files/articles/370_8e4a9a52b7b71e41d7feba1d26fd01bb.jpg" alt="Les manifestants défilent jusqu'à la gare de Rabat Ville, \" pour prendre une photo et s'en aller\", ironise un passant. Le tout s'est fait sans heurts avec la police." / Les manifestants défilent jusqu'à la gare de Rabat Ville, "pour prendre une photo et s'en aller", ironise un passant. Le tout s'est fait sans heurts avec la police. Photos : Yabiladi.com