Le prosélytisme chiite, d'obédience iranienne, s'apprête à lancer une nouvelle campagne en direction du Maroc. Par rapport à l'Algérie, l'influence des adeptes de cette branche de l'islam au royaume est encore au stade embryonnaire. Photo d'illustration. / DR Amir El Moussaoui avec des membres de la communauté chiite marocaine installée en Europe. / Ph. DR Après l'Algérie, le prosélytisme chiite devrait s'accentuer en direction du Maroc cet été. Des ressortissants étrangers, résidents en Europe et ailleurs et appartenant à cette branche de l'islam, prévoient de se marier avec des Marocaines. «Les épouses ne devraient pas accompagner leurs maris. Restées au Maroc, elles serviront de couverture pour justifier les multiples déplacements des époux au royaume», avance une source proche du dossier. «Une tactique qui a déjà fait ses preuves en Algérie. Le voisin de l'Est connait ainsi la présence d'une forte communauté chiite composée essentiellement de convertis sunnites», ajoute la même source. Les autorités algériennes n'avaient pas jugé bon d'empêcher une telle expansion. La convergence de vue avec le pouvoir à Téhéran sur certains dossiers politiques a nettement pris le dessous sur ses obligations envers sa population. Liens avec la communauté chiite marocaine en Europe L'Algérie a, ainsi, rejeté énergiquement tous les appels sur les réseaux sociaux plaidant pour une expulsion du conseiller culturel à l'ambassade iranienne à Alger, Amir El Moussaoui, accusé d'être l'un des principaux animateurs du prosélytisme chiite. Mieux, le ministère des Affaires religieuse avait pris la défense du diplomate. L'homme, présenté comme une recrue de l'école des «Gardiens de la révolution», l'aile dure du régime en Iran, ne compte pas limiter ses activités uniquement sur le territoire algérien. Il lorgne désormais le royaume. El Moussaoui est, par ailleurs, bien introduit dans la communauté chiite marocaine ou d'origine marocaine installée en Belgique et aux Pays-Bas. Il assiste d'ailleurs souvent à leurs réunions. Certes au Maroc, l'influence des chiites n'est encore qu'à ses débuts mais un noyau actif existe. Il est même opérationnel dans certaines villes, comme Tanger ou Fès, et sur les réseaux sociaux. Par ailleurs cette nouvelle campagne en direction du Maroc coïncidera avec la libération d'Abdou Chougrani, le président de l'association chiite «Ressalis progressessites» non-reconnu par le ministère de l'Intérieur. Arrêté le 27 mai 2016, il a été condamné à un de prison ferme pour «détournement de fonds publics», environ 140 000 dirhams d'une agence Barid Al Maghrib à Taounate, et de «faux et usage de faux».