Sous la houlette du ministre de l'Intérieur, les six partis de la majorité ont joué hier soir une même partition contre les «dérives» de la vague de protestations qui secoue depuis des mois Al Hoceima. Aucune fausse note n'y a été relevée. La majorité gouvernementale fait bloc contre «l'instrumentalisation des revendications des habitants de la province d'Al Hoceima de façon à nuire à l'intégrité territoriale du Royaume», indique la MAP. Des positions exprimées par des représentants du PJD, du RNI, du MP, de l'UC, de l'USFP et du PPS à l'issue d'une réunion tenue dimanche soir avec le ministre de l'Intérieur. Les ténors des six formations ont unanimement dénoncé la promotion d'«idées destructives qui sèment la zizanie dans la région», rapporte la même source. Et de rappeler aux meneurs de la «Mobilisation» dans le Rif que «les protestations sociales doivent se faire dans le cadre de la loi, sans porter atteinte aux intérêts et aux biens publics et privés», en mettant en garde contre tout lien ou soutien de parties extérieures. Le PJD a été représenté par le président de son conseil national. Saâdeddine El Othmani a indiqué que «les revendications sociales de la population doivent être satisfaites à Al Hoceima comme dans l'ensemble des provinces et des régions dont les chantiers de développement connaissent un retard pour différentes raisons». La majorité joue la même partition El Othmani a ajouté que son «gouvernement œuvrera pour accélérer les chantiers du programme de développement spatial de la province d'Al-Hoceima, baptisé 'Al-Hoceima, Manarat Al Moutawassit'». Un programme de développement de la ville de 2015 à 2019 doté d'un budget de 6,5 milliards de dirhams, lancé par le roi Mohammed VI en octobre 2015. Les autres cadres politiques de la majorité ont tous suivi la même ligne. Rachid Talbi Alami, membre du bureau politique du RNI, a évoqué des «déviations menées par un groupe instrumentalisé par l'extérieur et avec qui le dialogue n'a pas abouti». Pour sa part, Saïd Amskane, membre du bureau politique du Mouvement populaire (MP), a rejeté «tout ce qui peut porter atteinte aux constantes et aux valeurs sacrées de la Nation et à la cohésion et à l'unité de la Patrie». Même son de cloche auprès de Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, qui a rappelé que «les revendications et les protestations doivent se faire dans le cadre de l'édification démocratique et le respect de la loi en vigueur». De son côté Mohamed Sajid, le secrétaire général de l'Union constitutionnelle (UC), a souligné que «ces revendications, qui étaient au départ légitimes, ont récemment pris la forme de revendications portant atteinte aux constantes nationales». Khalid Naciri, membre du bureau politique du PPS, farouche gardien des lignes rouges pendant son passage à la tête du ministère de la Communication (octobre 2007-janvier 2012), a estimé que «la ligne rouge a été dépassée à travers l'expression d'un ensemble de revendications ayant un 'caractère séparatiste'». Le 20 mai à Madrid, les comités européens de soutien à la «Mobilisation» dans le Rif devront se réunir pour annoncer la création d'une coordination.