Mustapha El Khalfi a commencé sa nouvelle mission de porte-parole du gouvernement El Othmani en rendant hommage au bilan de l'équipe Benkirane. Une position qui, si elle a été saluée par des applaudissements de députés du PJD, ne les a pas convaincus pour les temps à venir. Mustapha El Khalfi a couvert d'éloges, cet après-midi à la Chambre des représentants, le bilan des cinq années de la présidence de Benkirane. Devant les députés, le ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement s'est félicité des acquis réalisés par le précédent exécutif. «Nous avons atteint neuf mois de couverture des exportations, soit 250 milliards de dirhams de réserves en devises», a-t-il révélé en réponse à une question orale du groupe des députés du PJD sur les mesures urgentes que compte entreprendre le gouvernement durant la phase des 100 jours. Et de poursuivre sur la même ligne : «En 2012, le déficit budgétaire était de 7,2%, alors qu'il n'a enregistré que 3,9% vers la fin de 2016. Ce bilan encourageant va nous permettre d'honorer nos engagements, notamment dans le dialogue social et les investissements.» Des promesses, encore des promesses Louant les réalisations du gouvernement Benkirane, Mustapha El Khalfi a affirmé que le cabinet El Othmani ne devrait pas être contraint de réduire la facture des investissements publics, comme ce fut le cas en avril 2013 avec une baisse de 25%. Si l'ancien ministre de la Communication s'est montré généreux en chiffres pour étayer ses propos, il s'est montré plutôt avare avec le cabinet El Othmani, usant de la prose pour multiplier les promesses, à l'exception de la mesure urgente d'augmenter les taxes sur l'importation du blé, prise la semaine dernière par l'exécutif. Cette absence de décisions concrètes n'a pas échappé à Driss El Yazami, le président du groupe des députés de la Lampe. Dans son commentaire en réponse à El Khalfi, ce dernier a demandé au ministre de fournir à l'opinion publique la liste des «mesures prioritaires que compte réaliser le gouvernement dans les cent prochains jours». Même son de cloche auprès d'un député de l'Istiqlal. Dans sa réponse, Mustapha El Khalfi a gaspillé son temps en défendant la réforme des caisses de retraites lancée par le cabinet Benkirane. Et de conclure son intervention en annonçant aux parlementaires qu'il a pris note de leurs observations.