4 des 69 cas d'accusations d'abus ou exploitation sexuels recensés en 2015 dans les missions des Nations Unies concernent des casques bleus marocains. C'est ce qui ressort du rapport de l'ONU repris par Le Monde sur les accusations d'abus sexuels commis par ses soldats déployés dans des missions de maintien de la paix. Le rapport note une «nette augmentation» des cas d'abus ou exploitation sexuels entre 2014 et 2015. 69 cas d'abus sexuels ou exploitation sexuels commis par les casques bleus ont été recensés en 2015, révèle le rapport. Ils impliquent des soldats de 21 pays avec 7 cas impliquant des soldats de la RDC et 4 cas impliquant des soldats du Maroc et 4 autres d'Afrique du Sud. Dans les détails, 38 de ces cas se sont produits dans 2 des 16 missions de l'ONU dans le monde. 22 des cas en 2015 ont eu lieu en Centrafrique et 16 en République démocratique du Congo (RDC). Pire encore dans 19 cas sur les 69, les victimes étaient des mineurs. En 2014, les cas recensés s'étaient chiffrés à 52 en baisse par rapport au 66 cas de 2013. Jusqu'ici, la coutume voulait que la responsabilité de la sanction à prendre contre les soldats fautifs incombe à son pays d'origine. Mais dans son rapport, l'ONU recommande l'instauration de cours martiales dans les pays de déploiement pour permettre de juger les soldats incriminés dans les cas d'abus ou exploitation sexuels. Le rapport propose aussi le recours à des échantillons d'ADN prélevés sur les soldats déployés pour accélérer l'enquête et la recherche éventuelle de paternité. Pour rappel, les casques bleus de l'ONU sont éclaboussés depuis des mois maintenant par un scandale de viols et d'abus sexuels commis parfois sur des mineurs dans les missions de maintien de la paix dans le monde notamment en Centrafrique. Pointée du doigt pour son laxisme, l'ONU avait finalement fait pression sur les pays pourvoyeurs de casques bleus afin qu'ils punissent leurs hommes. Parmi ces pays, le Maroc dont certains soldats impliqués, accablés parfois par des témoignages révélés par les médias internationaux, sont sous le coup d'une enquête des FAR.