Du nouveau concernant le trafic d'animaux sauvages à Agadir dénoncé par un citoyen lundi dernier. Les Eaux et Forêts, ainsi que les autorités judiciaire et policière ont fait une descente sur le terrain et ont procédé à la saisie de plusieurs peaux d'animaux. Une enquête serait en cours. La Direction Provinciale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification d'Agadir a effectué mercredi matin au marché central d'Agadir, en coordination avec le parquet du tribunal de première instance d'Agadir, et en présence des éléments de la Préfecture de la police d'Agadir, une opération de saisie de spécimens d'espèces sauvages protégée, indique une note parvenue à notre rédaction et expédiée par Zouhir Amhaouch, le chef division des Parcs et réserves naturelles au Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts. Pour mémoire, un habitant d'Agadir –Reda Taoujni- avait dénoncé lundi dernier sur Facebook la vente illégale de peaux d'animaux sauvages au centre-ville, ainsi qu'au souk. En se faisant passer pour un acheteur, il rapportait que le braconnier était prêt à lui fournir, entre autres, jusqu'à «une centaine de peaux de renard en deux semaines, le temps qu'il avise certains villageois». S'outrant de la liberté dont jouissaient ces trafiquants, ce gérant de société entendait mobiliser les associations de défense des animaux afin tirer la sonnette d'alarme. Peaux de renard, chacal et genette saisies, enquête ouverte, ... Joint par nos soins, les Eaux et Forêts avaient promis de faire une descente sur le terrain et de prendre les mesures qui s'imposaient. Selon la note de l'institution, la saisie d'hier a concerné 18 peaux de renard roux, 2 peaux de chacal commun et 3 peaux de genette. «Ces peaux étaient exposées à la vente dans un magasin au marché central», précise le document, soulignant que «cette opération s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 29.05». Le trafiquant est sommé de verser «une amende de 400 000 dirhams», indique Zouhir Amhaouch dans un entretien téléphonique avec Yabiladi. En outre, une commission fait actuellement le tour du marché central et des souks, «afin de verbaliser les commerçants». Une enquête a également été ouverte pour voir comment le vendeur s'est procuré ces peaux d'animaux et qui sont les différentes personnes impliquées dans ce commerce illégal. Reda Taoujni, lui, se réjouit de la réaction des autorités. «C'est une très bonne nouvelle», dit-il. «Ils ont tout raflé au marché central. Au souk, il n'y a pas encore de saisie, juste la verbalisation», ajoute-t-il, espérant qu'ici également, des saisies soient réalisées. Le problème des souks Selon les Eaux et Forêts, la tâche n'est pas aisée. «Il y avait un vide juridique sur ces questions [liées au trafic des animaux sauvages] pendant dix à quinze ans. La loi 29-05 n'est passée que le 5 décembre dernier. C'est un bouleversement d'un système ancré depuis longtemps. Il faut accompagner le changement et ça ne peut se faire en trois mois», explique M. Amhaouch. Pour ces raisons, d'après lui, l'Administration ne peut pas encore intervenir de la même manière partout. «C'est vrai que la nouvelle loi a été préparée par le Haut-Commissariat, mais une fois votée, elle devient la loi de tous les Marocains», fait-il remarquer, ajoutant que l'Administration est aujourd'hui dans une «démarche de progrès», afin d'éviter au maximum les confrontations avec la population. Le responsable fait allusion à un incident qui s'est récemment produit à Tanger où des forestiers avaient été encerclés et menacés par une trentaine de personnes, alors qu'ils venaient saisir des singes dans un souk. D'après la nouvelle loi, la police peut désormais directement faire une descente sur le terrain et procéder à l'arrestation des trafiquants. Mais pour l'heure, les Eaux et Forêts travaillent à la mobilisation de tous les intervenants, indique le responsable, ajoutant que le problème du trafic «touche toutes les villes». Par ailleurs, «qui dit commerce national dit aussi importation d'animaux, notamment d'Afrique», appuie M. Amhaouch, arguant que beaucoup d'animaux et parties d'animaux vendus dans les souks (perroquets et autres) ne sont pas originaires de la faune marocaine. «Si on fermait déjà les frontières, ce serait déjà un grand pas en avant», estime-t-il.