Le ministère des Affaires islamiques a invité des centaines de religieux musulmans à Marrakech pour examiner les droits des minorités religieuses dans leurs pays. La cérémonie a été marquée par la lecture d'un message royal. Mohammed VI a adressé un message aux participants au congrès sur «les droits des minorités religieuses en terre d'islam : le cadre juridique et l'appel à l'action» qui se tient du 25 au 27 janvier à Marrakech. Le roi a rappelé que le Maroc est une terre «d'interaction entre les musulmans et les adeptes d'autres religions, notamment les juifs et les chrétiens» où «les musulmans ont vécu en bonne intelligence avec les adeptes des autres religions». Et d'ajouter que «rien ne nous paraît justifier, au Royaume du Maroc, que des minorités religieuses soient privées de l'un quelconque de leurs droits. Nous n'acceptons pas que ce déni de droit soit commis au nom de l'islam». Qu'en est-il des Marocains convertis au christianisme? La lettre royale, dont lecture a été faite par le ministre des Affaires islamiques, est revenue sur le jihad pour préciser que «l'Islam n'a autorisé le jihad que pour se défendre ou défendre les choses sacrées le cas échéant. En aucun cas, il n'a admis son instrumentalisation pour forcer les gens à embrasser l'Islam». Une position conforme à la fatwa émise, sur ordre du souverain, par le conseil supérieur des oulémas, au lendemain des attentats de Paris du 13 novembre 2015. En sa qualité de commandeur des croyants, Mohammed VI s'est engagé à garantir la liberté de culte «aux chrétiens, toutes communautés et églises confondues, résidant légalement au Maroc». Et il en est de même pour les «Marocains de confession juive». Néanmoins, le message royal a évité de mentionner les cas des Marocains convertis au christianisme. Ils sont tellement visibles que certains groupes se revendiquant monarchiques et très actifs sur les réseaux sociaux ont sollicité en décembre le souverain «d'autoriser la célébration de leur festivités en toute liberté que ce soit à l'intérieur des maisons ou dans les églises officielles» et «la fin des restrictions directes ou indirectes». Une allusion aux menaces de l'article 220 du code pénal et aux arrestations opérées par les autorités dans leurs rangs. L'article 3 de la constitution du 1er juillet 2011 précise que «l'Islam est la religion de l'Etat, qui garantit à tous le libre exercice des cultes».