L'université marocaine est le théâtre régulier d'accrochages sanglants entre des factions estudiantines. Le retour de la «garde universitaire» décidé dans le sillage de l'assassinat d'Abderrahim El Hasnaoui en 2014 n'a pu empêcher cette montée de violence. Si des extrémistes bassistes et les proches du PJD ont décrété une trêve à Fès, Meknès et Kenitra, des sahraouis et des amazighs viennent de déterrer la hache de guerre à Marrakech et Agadir. Des jeunes amazighs et sahraouis se sont violemment affrontés dans les universités d'Agadir et de Marrakech. Le bilan fait état d'un mort dans la capitale de Souss et d'un étudiant dans le coma dans la ville ocre. Hier soir, les services de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont diffusé presque au même moment deux communiqués sur ces graves incidents. Le premier annonce l'arrestation à Assa (environ à 316 km d'Agadir) du présumé auteur des coups et blessures ayant causé la mort de l'étudiant à Agadir. Le suspect poursuit ses études en 2ième année à la faculté de Droit et d'Economie à l'université Ibn Zohr. Quant à l'autre texte émanant de la préfecture de police de Marrakech, il rapporte l'interpellation de quatre prévenus qui auraient pris part à l'agression d'un agent de sécurité privé qui se trouve actuellement dans un état critique au CHU Ibn Toufail. La victime a été la victime collatérale de l'extension de la zone des accrochages commencés samedi 22 janvier qui se sont propagés vers les habitations proches de la cité université. Deuxième affrontement en janvier En revanche, la même source n'a donné aucune information sur l'éventuel ou les éventuels agresseurs de l'étudiant dans le coma. Les individus arrêtés dans les deux villes ont été placés en garde à vue en attendant qu'ils soient déférés devant un juge d'instruction. Cette nouvelle tension entre des étudiants se revendiquant du Mouvement culturel amazigh (MCA) et des sahraouis qui défendent les thèses du Polisario, a abouti au deuxième affrontement du genre cette année. Le 12 janvier, l'université Cadi Ayyad avait en effet déjà été le théâtre de confrontations armées. Comme lors de précédents cas signalés lors des mois de décembre 2012 et 2013, c'est une simple dispute entre un étudiant du MCA et un autre originaire de Tan Tan qui aurait déclenché les hostilités. Une tension qui s'est ensuite propagée à Agadir en milieu de semaine dernière où les deux camps sont fortement présents.