L'université d'Agadir, réputée pour accueillir le plus grand nombre d'étudiants au Maroc, a connu de nouveaux accrochages entre amazighs et sahraouis. La tension ne risque d'ailleurs pas de s'apaiser pour le moment. Et pour cause, la semaine prochaine débutera le procès de huit jeunes originaire du Sahara. L'université Ibn Zohr à Agadir est, depuis le début de cette semaine, la scène de violents affrontements entre étudiants amazighs et sahraouis. Les protagonistes sont même allés jusqu'à utiliser des armes blanches lors des accrochages. Deux versions diamétralement opposées tentent d'expliquer l'origine de cette nouvelle tension estudiantine. La première avance qu'un drapeau amazigh brûlé aurait mis le feu aux poudres. En revanche, la deuxième soutient que tout serait parti d'altercations verbales entre des étudiants appartenant au Mouvement culturel amazigh (MCA) et des sahraouis alors que ces derniers observaient un sit-in de solidarité avec huit de leurs camarades interpellés, le 23 décembre, par la police d'Agadir. Cela aurait ensuite dégénéré en heurts violents, causant des blessés, soignés à l'hôpital Hassan II de la capitale du Souss, et des arrestations dans les deux camps. Huit étudiants sahraouis devant la justice Le dossier des huit étudiants sahraouis arrêtés est quant à lui en cours d'examen par un juge d'instruction au tribunal de première instance d'Agadir. Les mis en cause sont poursuivis, en état de détention provisoire, pour agressions et vols présumés commis sur au moins cinq habitants de quartiers mitoyens à la cité universitaire. Actuellement, ils sont incarcérés à la prison d'Aït Melloul en attendant la première audience de leur procès, prévue la semaine prochaine à la cour d'appel d'Agadir. Une affaire qui devrait donner davantage de raisons aux radicaux sahraouis pour manifester à l'intérieur du campus universitaire. Ces dernières années, ce genre d'incidents entre les factions estudiantines sahraouis et amazighs est de plus en plus fréquent aussi bien à l'université Ibn Zohr à Agadir qu'à celle de Cadi Ayyad de Marrakech. Parfois, même des membres du courant baasiste (extrême gauche) entrent en conflit avec les étudiants en provenance du Sahara, comme c'était le cas il y a juste une année dans la cité universitaire de la ville ocre.