L'université marocaine est malade de la violence. Alors que le souvenir de l'assassinat de Abderrahim El Hasnaoui à la faculté de Fès est encore frais dans les mémoires, des étudiants sont arrêtés à Marrakech. Détails. Les actes de violence dans les cités universités marocaines, se poursuivent. A son tour, Marrakech a connu, ce dimanche, des affrontements entre étudiants appartenant à deux courants, pourtant proches politiquement : les bassistes marxistes léninistes et les partisans du Polisario. La commémoration de la création du Polisario divise A l'origine de cette tension, des divergences de vues sur la manière de commémorer le 41ème anniversaire de la création du Polisario. Les premiers voulaient une célébration à l'intérieur de l'enceinte universitaire. Visiblement, ils ne souhaitent pas que leurs relations avec l'Etat atteignent le stade de non-retour. Ils savent qu'ils sont dans le collimateur, notamment après l'assassinat de l'étudiant du PJD, Abderrahim El Hasnaoui, à la faculté de Fès, ce qui explique le choix de cette position modérée. Les polisariens ne l'entendaient pas de cette oreille. Ils avaient pour ordre de sortir dans la rue et pourquoi pas entrer dans une confrontation directe avec les forces de sécurité. Les affrontements ont connu l'usage de différents types d'armes blanches, bâtons et pierres, causant deux blessés, transportés d'urgence à l'hôpital Ibn Toufail. L'intervention des forces de l'ordre a permis d'éviter que les heurts n'affectent les habitants résidents à proximité de la cité universitaire, notamment ceux du quartier populaire de Daoudiate. La cité universitaire de Marrakech Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des étudiants bassistes et partisans du Polisario «se chamaillent» à Marrakech. Fin décembre 2012, la ville ocre a connu de graves heurts entre les deux courants, deux jours durant. Le 30 avril 2013, le tribunal de première instance prononçait des peines d'emprisonnement de deux à trois ans contre dix étudiants impliqués dans ces incidents. Les troubles du dimanche 11 mai se sont soldés par l'arrestation de plusieurs étudiants, appartenant aux deux courants. Des interpellations qui s'ajoutent à celles opérées, le 4 mai, dans les rangs des bassistes. Quatre d'entre eux sont mis en cause pour agression physique contre un étudiant. Des violences qui viennent conforter les ministres de l'Enseignement supérieur et de l'Intérieur dans leur récente décision d'autoriser la présence de policiers dans l'enceinte universitaire.