Les affrontements entre étudiants basistes et forces de l'ordre qui ont eu lieu, la semaine dernière, ont fait une centaine de blessés entre les deux camps. La tension est toujours palpable. Le dispositif sécuritaire a été renforcé. Ça chauffe à nouveau à Fès. Des affrontements ont eu lieu jeudi dernier à Fès entre forces de l'ordre et étudiants de la gauche radicale, faisant une centaine de blessés des deux côtés. Selon les autorités locales, ces affrontements ont eu lieu jeudi aux abords de la cité universitaire de Fès et devant le tribunal de la ville, après une intervention des forces de l'ordre pour disperser un sit-in «illégal» d'étudiants d'une fraction estudiantine de la gauche radicale. Ces étudiants «basistes», (les militants de la gauche radicale), étaient venus soutenir deux étudiants gauchistes devant le tribunal où se tenait leur procès. Ces derniers sont poursuivis pour le meurtre d'un étudiant islamiste, Abderrahim El Hasnaoui, 21 ans, qui avait succombé à ses blessures après de violents heurts entre étudiants islamistes et gauchistes radicaux survenus en avril 2014 à l'Université Dhar El-Mahraz à Fès, considérée comme le dernier repaire de la gauche radicale au Maroc. Suite à ces dépassements, le département du nouveau ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a réagi et a affirmé avoir procédé à l'arrestation de 17 étudiants appartenant à la faction estudiantine. Les personnes arrêtées ont été placées en garde à vue sur ordre du Parquet, tandis que les enquêtes se poursuivent pour identifier les autres individus impliqués dans ces actes. Les forces de l'ordre ont été appuyées par une équipe du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ) équipé de caméras de dernière génération avec des objectifs améliorés de haute définition, cette équipe avait pour objectif de filmer les personnes qui dirigent les manifestations intensifiées par la participation de plusieurs mineurs issus de quartiers défavorisés. Situation explosive La délocalisation du campus de Dhar El Mahraz, qui compte trois établissements universitaires, est plus que jamais une priorité. Cela fait des années qu'elle est réclamée mais jamais menée à terme. Dans un état de vétusté alarmante, il est aussi surpeuplé. On y dénombre près de 70.000 étudiants. Le site universitaire est, par ailleurs, entouré des bidonvilles de Dhar El Mahraz, de douar El Askar et Aouinate El Hajjaj, ce qui exacerbe le climat de tension existant entre les différentes factions politiques étudiantes.