Le RNI a donné prématurément le coup d'envoi de sa campagne électorales pour les législatives prévues à l'automne 2016. Réunis aujourd'hui à Rabat, les amis du ministre des Affaires étrangères ont désigné leur cible. Ils ne se sont pas privés de lancer des attaques en règle contre le PJD, pourtant leur «allié» au sein de la majorité gouvernementale. Des têtes d'affiche du RNI ont profité de la réunion des élus communaux du parti, ce samedi 19 décembre à Rabat, pour décocher quelques flèches en direction du PJD. Les amis de Salaheddine Mezouar ont défendu mordicus les alliances qu'ils avaient conclues avec le PAM lors des élections de présidents de collectivités territoriales. Ils avaient privé au passage les islamistes de la présidence de nombreux conseil de ville et de régions. Rachid Talbi Alami, le président de la Chambre des représentants, a soutenu que les alliances de la Colombe était dans «l'intérêt de la nation» et «ne servent ni les partis ni les individus». Il s'agit d'une allusion à peine voilée aux critiques émises par les «frères» de Benkirane qui avaient affirmé en chœur que le RNI les avait «trahis» en rompant le pacte des formations de la majorité gouvernementale signé quelques semaines avant les scrutins du 4 septembre par les chefs du PJD, RNI, MP et PPS. La campagne des législatives de l'automne 2016 est lancée Poursuivant sur sa lancée Alami, connu pour ses positions hostiles au PJD, a fustigé une partie, mais sans la citer nommément, qui «s'est autoproclamée juge et prononçait des verdicts» contre le RNI. Là aussi ces reproches s'adressent aux islamistes et à une certaine presse qui leur est très proche. Sur la même longueur d'onde que Alami, le président de la Colombe a précisé que sa formation n'avait trahi personne, rappelant que son parti n'était pas le premier à sceller des alliances avec l'opposition. Salaheddine Mezouar a souligné que le RNI a respecté à hauteur de 70% ses engagements avec la majorité. Ces deux sorties des RNIstes sonnent le début de la campagne électorale des législatives de 2016. Mezouar et les siens sont persuadés plus que jamais que leur «cohabitation» de circonstance avec les islamistes de la Lampe a atteint ses limites. Les deux camps sont sur le point de renouer avec leurs anciens partenaires avec qui ils partagent les mêmes valeurs et objectifs. L'Istiqlal pour le PJD et le PAM pour le RNI. Ce qui devrait donner une certaine clarté et une visibilité au jeu politique au Maroc.