Au Front National, l'islam est au cœur de la campagne des régionales. Au lendemain des attentats de Paris, les candidats FN surfent sur la vague des amalgames et sur la peur pour tenter de grappiller les voix les plus à droite. Après les propos de sa nièce, Marion-Maréchal Le Pen doutant de la citoyenneté française des musulmans, Marine Le Pen est montée au créneau dans son meeting de clôture de la campagne électorale pour arracher le vote des indécis. La présidente du FN a pris la parole pour dénoncer «l'islam radical». «Nous n'avons pas d'autre choix que de gagner cette guerre. Si nous échouons, le totalitarisme islamiste prendra le pouvoir dans notre pays, comme il l'a pris en Libye avec l'aide de Nicolas Sarkozy, comme il tente de le prendre en Syrie, en Egypte, en Tunisie», a-t-elle fait savoir dans une déclaration reprise par BFMTV. Selon elle, si rien n'est fait, «la charia remplacera notre Constitution, l'islam radical se substituera à nos lois, la burqa sera imposée à toutes les femmes, nos bâtiments détruits, la musique prohibée, l'épuration religieuse avec son cortège d'horreurs […] Je ne veux pas de ça en France», a-t-elle ajouté. La présidente du FN joue un jeu beaucoup plus habile que sa nièce. La tête de liste en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie prend le soin de n'évoquer que «l'islam radical» pour ne pas être accusée de stigmatisation contre tous les musulmans de France. Mais ce qu'elle réussit à faire c'est exacerber les divisions dans la société française où la peur et la méfiance de l'autre s'installent peu à peu. Article modifié le 03/12/2015 à 12h05