Les dépenses militaires en Afrique ont sensiblement augmenté au cours des cinq dernières années atteignant une croissance annuelle de l'ordre de 13% de 2005 à 2009, et le Maroc fait parti des grands acheteurs de l'Afrique. Le royaume est d'ailleurs à en croire Forecast International (FI), un bureau d'études américain de consulting et de marketing de défense et d'armement, avec l'Afrique du Sud, les plus gros dépensiers du continent, exception faite des pays africains exportateurs de pétrole. Dans un rapport du mois de décembre, FI a indiqué que le budget de la défense du Maroc a doublé entre 2005 et 2009. Selon cette institution privée basée à Newton dans le Connecticut (Etats-Unis), le doublement du budget réservé à la défense au Maroc «intervient alors que le gouvernement appuie une série d'acquisitions de nouvelles armes qui permettront au pays de maintenir un équilibre des pouvoirs avec l'Algérie voisine». Comme l'a souligné FI, durant les trois dernières années, le Maroc a passé plusieurs commandes militaires. Il y a quelques mois, le pays a passé une commande auprès de Hawker Beechcraft Corporation (HBC) pour l'acquisition de 24 avions d'entraînement T-6C. Le montant de ce marché est estimé à 185,3 millions de dollars. En 2008, une entreprise néerlandaise, Imtech Marine & Offshore a décroché le contrat pour livrer à la Marine royale, trois frégates multi-mission Sigma. La même année en juin, Rabat a officialisé une commande de 24 appareils F-16 auprès des Américains pour 2,4 milliards de dollars. Le Congrès US avait donné son aval pour l'acquisition par le Maroc de ces 24 avions de combat. Pour rappel, avant de se tourner finalement vers les F-16 de Lockheed Martin, le Maroc envisageait au départ d'acheter une vingtaine d'avions Rafale du constructeur français Dassault. Selon Forecast, Rabat a également indiqué avoir obtenu des systèmes de communication et de sécurité pointus des états majors des pays occidentaux. A l'instar de FI, d'autres analystes des questions militaires estiment que le Maroc et l'Algérie se livrent une course en matière d'armement. En 2008, l'Institut international de recherche pour la paix (SIPRI) classait l'Algérie et le Maroc respectivement troisième et cinquième pays arabe qui dépensent le plus en termes d'armement. Grand producteur de pétrole, l'Algérie a lancé en 2006 un projet de modernisation de son arsenal militaire d'un montant de 8 milliards de dollars. La Russie qui est partenaire de l'Algérie dans le cadre de ce marché, livrera des avions de combat Su-30, des avions d'entraînement Yak-130 et des chars T-90. Le rapport de ce mois de FI a précisé que les dépenses militaires des pays africains continueront à augmenter d'environ 3% par an jusqu'en 2014. Les deux voisins, Maroc et Algérie, de même que les autres producteurs africains de pétrole (Nigéria, Soudan, Libye, Angola,...) et même l'Afrique du Sud, devraient contribuer à la croissance de ces dépenses.