En 2020, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 2,6% en termes réels par rapport à 2019. Le Maroc a dépensé 4,8 milliards de dollars. Le total des dépenses militaires mondiales s'élève à 1981 milliards de dollars en 2020, soit une augmentation de 2,6% en termes réels par rapport à 2019. Les chiffres publiés récemment par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) relèvent la poursuite de l'augmentation des dépenses militaires de la Chine en 2020, pour la 26ème année consécutive. Il en ressort aussi que le Maroc a dépensé 4,8 milliards de dollars en 2020. Le Royaume arrive ainsi au 40ème rang mondial sur 168 pays dans le classement SIPRI. Cela représente une hausse de 29% par rapport à 2019 et 54% de plus par rapport à la décennie passée. Le SIPRI, source indépendante d'information sur la sécurité mondiale, attribue cette évolution au vaste programme d'achat d'armes lancé en 2017 et « Le conflit en cours entre le Maroc et le Polisario et les tensions avec l'Algérie voisine ont également conduit le Maroc à dépenser davantage pour son armée ». Par rapport à nos voisins du Maghreb, l'Algérie, par exemple, a dépensé 9,7 milliards de dollars pour l'armement, soit une hausse de 64% depuis 2015. Elle décroche ainsi la 24ème place. Avec ces sommes dépensées (9,7 milliards de dollars), l'Algérie arrive en tête des pays africains dépensant le plus pour leur armement. Une situation qui intrigue les observateurs tant sur la stratégie à long terme des généraux algériens que des responsables politiques qui dépensent sans compter alors que le pays est confronté à des difficultés structurelles. Une situation qui diffère largement de celle du Maroc, dont la force de l'économie réside dans sa diversité et son dynamisme. Au lieu de dépenser sans compter dans l'armement, le Royaume décide de poursuivre son chemin pour davantage de démocratie et de prospérité économique au bénéfice de sa population. Au niveau arabe, c'est l'Arabie Saoudite qui décroche la première place, dépensant 57,5 milliards de dollars en 2020. En Afrique subsaharienne, les dépenses militaires ont enregistré un bond de 3,4% en 2020 pour atteindre 18,5 milliards de dollars. Les plus fortes augmentations des dépenses sont enregistrées au Tchad (+31%), au Mali (+22%), en Mauritanie (+23%) et au Nigeria (+29%), tous situés dans la région du Sahel, ainsi qu'en Ouganda (+46%). Le rapport de SIPRI fait état également d'une baisse des dépenses militaires combinées des 11 pays du Moyen-Orient de 6,5% en 2020, à 143 milliards de dollars. Etats-Unis, premiers plus grands dépensiers au monde Au niveau mondial, la première place revient aux Etats-Unis, suivis de la Chine, de l'Inde, de la Russie puis de la Grande-Bretagne. D'après le SIPRI, les dépenses militaires mondiales s'élèvent à 1981 milliards de dollars en 2020, soit une augmentation de 2,6% en termes réels par rapport à 2019. « L'augmentation de 2,6% des dépenses militaires mondiales survient l'année où le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial a reculé de 4,4% (projection du Fonds Monétaire International, octobre 2020), principalement en raison des impacts économiques de la pandémie de Covid-19. En conséquence, les dépenses militaires en pourcentage du PIB – dit fardeau militaire - ont atteint une moyenne mondiale de 2,4% en 2020, contre 2,2% en 2019. Il s'agit de la plus forte augmentation annuelle de ces dépenses depuis la crise économique et financière mondiale de 2009 », explique le SIPRI. Même si les dépenses militaires ont augmenté dans le monde, poursuit la même source, certains pays ont nettement réaffecté à la lutte contre la pandémie une partie de leurs dépenses militaires initialement prévues, comme le Chili et la Corée du Sud. Plusieurs autres, dont le Brésil et la Russie, ont dépensé considérablement moins que leurs budgets militaires initiaux pour 2020. Autre enseignement tiré de ce rapport : les dépenses militaires américaines ont atteint un montant estimé à 778 milliards de dollars, soit une augmentation de 4,4% par rapport à 2019. En tant que plus grand dépensier militaire au monde, les Etats-Unis représentent 39% des dépenses militaires mondiales en 2020. C'est la troisième année consécutive d'augmentation des dépenses militaires américaines, après sept années de baisses continues. Pour la Russie, les militaires ont augmenté de 2,5% en 2020 pour atteindre 61,7 milliards de dollars. C'est la deuxième année consécutive d'augmentation. Néanmoins, toujours selon le SIPRI, les dépenses militaires réelles de la Russie en 2020 sont de 6,6% inférieures à son budget militaire initial, une baisse plus importante que les années précédentes. La Chine a dépensé 252 milliards de dollars Autre évolution notable : les dépenses militaires de la Chine, deuxième plus grand dépensier au monde, sont estimées à 252 milliards de dollars en 2020. Cela représente une augmentation de 1,9% par rapport à 2019 et de 76% par rapport à la décennie 2011-2020. Les dépenses de la Chine ont augmenté durant 26 années consécutives, la plus longue série d'augmentations ininterrompues de tous les pays figurant dans la base de données sur les dépenses militaires du SIPRI. « La Chine se distingue comme étant le seul grand dépensier au monde à ne pas augmenter son fardeau militaire en 2020 malgré l'augmentation de ses dépenses militaires, grâce à la croissance positive de son PIB l'an dernier », souligne Dr Nan Tian, chercheur principal au SIPRI. À l'instar de la Chine, l'Inde (72,9 milliards de dollars), le Japon (49,1 milliards de dollars), la Corée du Sud (45,7 milliards de dollars) et l'Australie (27,5 milliards de dollars) sont les plus grands dépensiers dans la région Asie-Océanie. Les quatre pays ont augmenté leurs dépenses militaires entre 2019 et 2020 et au cours de la décennie 2011-2020. Pour conclure, le SIPRI souligne que cinq des 10 pays ayant les fardeaux militaires les plus élevés au monde son au Moyen-Orient: Oman, qui a consacré 11% de son PIB à l'armée, l'Arabie Saoudite (8,4%), le Koweït (6,5%), Israël (5,6%) et la Jordanie (5,0%). Les cinq autres sont : l'Algérie (6,7%), l'Azerbaïdjan (5,4%), l'Arménie (4,9%), le Maroc (4,3%) et la Russie (4,3%).