Une circulaire du ministère des Affaire étrangères annonce la fin des contrats de travail pour les employées domestiques marocaines en Arabie saoudite. Le texte explique timidement que la décision a été prise pour épargner aux Marocaines de vivre des «situations compliquées» au sein du royaume wahhabite. Le Maroc compte interdire à ses ressortissantes d'aller travailler en tant qu'employées domestiques en Arabie Saoudite. Une brève circulaire du ministère des Affaires étrangères annonce que ses services ne procéderont plus à la validation des contrats de travail de ce type et ce à partir du 7 décembre prochain. Le texte explique que la décision a été prise pour épargner aux Marocaines d'y vivre des «situations compliquées». La mesure est rendue publique alors qu'une vidéo poignante d'une domestique marocaine au royaume wahhabite fait le buzz sur les réseaux sociaux. La femme en larmes affirme que son employeuse saoudienne de Djeddah l'empêche de rentrer au Maroc et la maintient «séquestrée», assurant qu'elle est contrainte de travailler sans aucune rémunération. La Marocaine a révélé qu'elle avait donné toutes ses économies à la dame saoudienne afin de récupérer son passeport. Le système de «Kafil», en vigueur en Arabie saoudite et dans d'autres pays du Golfe, oblige tous les travailleurs étrangers à confier leurs passeports à leurs employeurs. Le Maroc emboîte le pas à l'Indonésie La décision de Rabat est cependant bien tardive. Les bonnes marocaines sont soumises à une servitude qui n'est pas officiellement déclarée. Elles sont échangées entre familles saoudiennes contre des sommes d'argents et victimes d'exactions de toutes sortes sans que les services de sûreté de Ryad n'interviennent pour rendre justice. Il en est de même pour l'Etat marocain, qui pour ne pas froisser le «grand frère» saoudien, a préféré garder le silence alors que la maltraitance des bonnes marocaines était de plus en plus fréquent. La décision marocaine de ne plus accepter les contrats d'employées de maison pour le royaume wahhabite n'est pas sans rappeler celle prise il y a quatre années par l'Indonésie à la suite de la condamnation et la décapitation d'une domestique. L'immigrée indonésienne était accusée d'avoir tué son employeur. La circulaire du ministère des Affaires étrangères ne devrait pas pour autant mettre un terme à l'arrivée de domestiques marocaines en Arabie Saoudite. Les organisateurs de ce juteux trafic pourront toujours contourner la mesure en mettant sur les contrats d'autres métiers comme par exemple coiffeuses ou vendeuses dans des centres commerciaux.