A peine libérés, les voilà qu'ils projettent la création d'un «courant salafiste réformateur» sous la tutelle du Mouvement démocratique et social. Une formation créée par Mahmoud Archane, ancien commissaire de police durant les années de plomb. La Coordination de défense des détenus islamistes remercie le roi Mohammed VI pour la grâce accordée à 37 salafistes à l'occasion de la commémoration du 40ème anniversaire de la Marche verte. L'ONG demande au souverain de mettre un terme aux souffrances des familles en libérant d'autres prisonniers pour terrorisme. «La priorité pour nous devrait être accordée à ceux arrêtés en 2002 et 2003 dont le nombre est estimé à 100 individus sur un total de 874 incarcérés dans les différents centres pénitenciers», indique à Yabiladi Abderrahim El Ghazali, porte-parole de la Coordination. Le groupe libéré s'initie à la politique Ces souhaits exprimés coïncident en effet avec la campagne médiatique menée tambour battant par Abdelkrim Chadli annonçant une imminente grâce royale au profit des salafistes. Cet ancien détenu condamné à 30 ans de prison en 2003 et gracié le 14 avril 2014 s'active depuis quelques mois pour la libération de ses «frères». Autant de nouvelles recrues pour le Mouvement démocratique et social (MDS) dont le fondateur n'est autre que Mahmoud Archane, un ex-commissaire de police durant les années de plomb. Un objectif que partage Hassan Khattab. Le leader du groupe des 37 libérés du 6 novembre prévoit l'organisation d'une conférence demain à Fès au complexe culturel Al Horriya, où devrait être annoncé la création du «courant salafiste réformateur». La touche de Chadli et les moyens logistiques du MDS seront présents pour garantir la réussite de ce rendez-vous. Le Mouvement démocratique et social essaie à nouveau de surfer sur la vague islamiste pour renforcer le parti via une aile religieuse confiée au tandem Chadli et Khattab. Le binôme devra néanmoins apprendre à composer avec la famille Archane trônant sans partage sur le MDS. Il y a deux années le père a d'ailleurs cédé le témoin à son fils Abdessamad. Du côté de la coordination de défense des détenus islamistes, on nie tout lien avec ce projet politique. «Nous ne sommes pas concernés par toute cette agitation. Nous défendons les droits de l'Homme et non pas des agendas politiques», tient à rappeler Abderrahim El Ghazali.