Dans son bras de fer avec les autorités marocaines, Human Rights vient de sortir une nouvelle carte. L'ONG demande au Millennium Challenge Corporation de sanctionner financièrement le royaume pour non-respect des droits de l'Homme. Le Maroc n'est pas prêt d'assouplir sa position vis-à-vis de Human Rights Watch. Ll'ONG américaine semble en avoir pris acte, notamment après le rejet du gouvernement Benkirane de ses initiatives visant à rétablir le dialogue. La riposte emprunte le chemin de la finance. HRW a décidé de frapper à la porte du conseil d'administration du Millennium Challenge Corporation (MCC) afin qu'il révise l'attribution d'une aide de 450 millions dollars accordée mi-septembre au royaume. L'ONG estime que Rabat ne répond pas au critère d'Etat de «gouvernance démocratique» sur la base de laquelle elle avait été élue pour bénéficier de la deuxième tranche des subventions du MCC. HRW explique que la politique de restrictions à la liberté d'expression et la libre circulation d'acteurs associatifs, l'emprisonnement de militants des droits de l'Homme, la pratique de la torture et l'expulsion des observateurs internationaux, sont des indicateurs qui éloignent le Maroc de la «gouvernance démocratique». Une demande de sanctions financière En vue d'appuyer sa demande adressée aux responsables du MCC, Human Rights Watch cite les cas de Maâti Monjib, de Wafae Charaf, membre du parti Annajh Addimocratie condamnée en appel à deux ans de prison pour «allégations mensongères de torture», l'expulsion en juin dernier de deux enquêteurs d'Amnesty International venus au Maroc pour enquêter sur les conditions de vie des immigrés subsahariens et termine son récit par la série d'interdictions des activités de l'AMDH. Compte tenu de contexte, HRW invite dans un premier temps le conseil d'administration du Millennium Challenge Corporation a examiner ces exemples et ensuite à s'interroger s'ils sont en phase avec la réputation du Maroc véhiculée. Une manière pour l'association de renvoyer la balle dans le camp du MCC et aux décideurs politiques à Washington. L'ONG conclut sa déclaration par un appel aux autorités marocaines à honorer ses engagements pour le respect des droits de l'Homme. .@SansTransition Non, nous (HRW) demandons au Maroc de tenir ses engagements en matiere de droits humains--et aux US, de s'en assurer — Ahmed Benchemsi (@AhmedBenchemsi) 9 Novembre 2015