L'organisation des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), a dit ‘'déplorer'' la lettre envoyée par Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement, le 23 septembre dernier, à son directeur exécutif Kenneth Roth, réclamant ‘'la suspension des activités au Maroc et l'accusant de subjectivité et de parti-pris''. Dans un communiqué publié sur son site samedi et daté de Tunis, HRW affirme avoir ‘'travaillé durant les 25 dernières années, à promouvoir le respect des droits de l'homme au Maroc et au Sahara Occidental, sans que le gouvernement ne dresse d'obstacles significatifs sur sa route''. Selon HRW, qui précise au passage que la lettre de M. El Khalfi ne ‘'spécifie pas les accusations'' à son encontre, ses rapports sur la situation des droits de l'homme incluaient aussi des informations officielles, recueillies notamment lors d'entretiens avec des représentants du gouvernement. L'ONG tient ainsi à souligner que la suspension d'activité réclamée par le gouvernement marocain ‘'intervient après l'expulsion, en juin 2015, de deux cadres d'Amnesty International. Elle intervient aussi dans le contexte de restrictions croissantes imposées aux organisations locales des droits de l'Homme, dont l'Association Marocaine des Droits de l'Homme''. L'organisation dit également avoir proposé plusieurs dates pour des rendez-vous avec les autorités, ‘'dans les prochains jours, dans l'espoir que le Maroc retrouve rapidement son rang parmi les pays ouverts aux organisations indépendantes des droits de l'homme—dont Human Rights Watch''. Le ministre de la communication avait, rappelle-t-on, dénoncé, vendredi sur les colonnes du Wall Street Journal, « le manque complet de neutralité et d'objectivité des rapports' 'de HRW, soulignant qu'en l'absence de « clarification adéquate », le Maroc demeure en droit de suspendre sa coopération avec l'ONG. Dans sa lettre, M. El Khalfi a, par ailleurs, dénoncé l'attitude des ‘investigateurs' et ‘experts' de HRW qui, selon lui, ‘'usent et abusent de la politique d'ouverture du Maroc et de son hospitalité bien connue en n'ayant autre objectif que de ternir l'image de ses institutions et réalisations démocratiques, à travers des jugements préétablis ».