A l'instar d'Amnesty international, Human Right Watch a révélé avoir également écrit au gouvernement Benkirane pour demander de nouvelles réunions. Des requêtes auxquelles l'exécutif n'a pas encore répondu. Le 4 novembre le directeur général d'Amnesty Maroc confiait à Yabiladi que son ONG avait demandé au gouvernement Benkirane de tenir une réunion de haut niveau à Londres pour dissiper le «malentendu» entre les deux parties. Deux jours plus tard, c'est au tour de Human Rights Watch de révéler que Kenneth Roth, son directeur exécutif, a exprimé la même requête. Il a envoyé à cet effet une lettre datant du 22 septembre, sollicitant des rencontres en octobre avec des responsables marocains. HRW indique que «le lendemain, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, a suggéré lors d'une conversation téléphonique avec Human Rights Watch que le rendez-vous pourrait avoir lieu «dans une à deux semaines». Nous sommes en novembre sans qu'aucune réunion n'ait lieu ou qu'une date ne soit annoncée pour de futures discussions entre l'ONG américaine et des membres du gouvernement. Pressions «Mais au lieu de répondre à Human Rights Watch en fixant une date pour le rendez-vous réclamé par le Maroc, M. Khalfi, ainsi que d'autres hauts responsables marocains, ont passé le mois dernier à vilipender Human Rights Watch et ses collaborateurs dans les médias», déplore HRW. Il faut rappeler qu'en octobre le ministre de la Communication a bénéficié du renfort du ministre de la Justice, Mustapha Ramid pour égrainer les reproches à l'égard des ONG des droits de l'Homme. A deux reprises le ministre de la Justice a tiré à boulets rouges sur HRW et Amnesty, les accusant d'être des caisses de résonance des thèses du Polisario sur le conflit du Sahara occidental. La première fois c'était à l'occasion d'un entretien accordé à la chaîne saoudienne Al Arabiya et ensuite lors de son passage devant la commission de la législation à la Chambre des représentants. HRW considère que «la position actuelle du Maroc à son égard s'inscrit dans un contexte d'intolérance croissante envers les organisations indépendantes de défense des droits humains et d'autres voix critiques». La réaction de Human Rights Watch et les révélations du directeur général d'Amnesty Maroc à notre site visent à mettre la pression sur le gouvernement Benkirane pour qu'il accepte de renouer le fil du dialogue avec les deux ONG.