Le boycott des cours par les étudiants de médecine entame son 50ème jour. Aujourd'hui, la police a pénétré dans l'enceinte de la faculté de Rabat pour briser le mouvement de contestation contre le projet de service sanitaire obligatoire de la tutelle. Ce matin à Rabat des éléments des forces publiques ont investi l'enceinte de la faculté de médecine pour disperser un sit-in des étudiants. L'intervention policière a engendré des blessés dans les rangs des manifestants contre l'avant-projet de loi du service sanitaire obligatoire proposé par la tutelle. «Quatre étudiants ont été interpelés pendant une heure ou deux avant d'être libérés», nous confie Mohamd Belkacemi, le vice-président de la Fédération marocaine des droits de l'Homme. Et d'ajouter que «le choix de la faculté de Rabat n'est pas innocent : elle constitue le maillon le plus faible par rapport aux autres établissements en grève depuis 50 jours. Dans la capitale les étudiants n'ont pas eu le soutien de leurs enseignants qui continuent à donner des cours même si le niveau de présence est très faible». Le gouvernement met sa menace à exécution Ce recours à la manière forte vient ponctuer plusieurs semaines de tension entre le ministère de la Santé et la Coordination nationale des étudiants en médecine au Maroc. Le gouvernement entend ainsi briser un mouvement de contestation, qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Lancé le 23 juillet dernier avec la tenue d'un sit-in réussi devant le siège du ministère de la Santé, deux semaines plus tard, la Coordination appelait au boycott des cours dans les facultés de Rabat, Fès, Oujda, Marrakech et Casablanca. Le mardi 20 octobre à l'occasion de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre de la Santé a réitéré sa détermination à dialoguer avec les représentants des étudiants et des parents, assurant que son projet sur le service civil sanitaire obligatoire «n'est qu'un ensemble d'idées» qui peut «être améliorer» ou carrément «retirer». Le même jour, l'exécutif s'est engagé, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, à «assumer ses responsabilités pour garantir la sécurité et la protection des étudiants souhaitant reprendre les cours». Un avertissement qui annonçait déjà la fragilité de la parenthèse de «dialogue» ouverte par Houcine El Ouardi. En attendant une solution au problème, Marrakech a connu ce jeudi un sit-in devant l'hôpital Ibn Tofail en solidarité avec les étudiants-médecins violentés quelques heures auparavant à Rabat.