Alors que jusqu'à hier mardi, le maire de Mantes-la-Ville refusait d'offrir une salle aux musulmans pour l'Aïd, il y a été contraint sur décision de justice ce mercredi. Une victoire selon les musulmans. Les musulmans de Mante-la-Ville vont finalement pouvoir célébrer la prière de l'Aid dans une salle offerte par la mairie. Le Conseil d'Etat a obligé le maire FN, Cyril Nauth, à mettre à leur disposition la salle Jacques Brel pour l'occasion, a-t-il fait savoir dans une décision rendue ce mercredi en début d'après-midi, rapporte Le Parisien. C'est carrément un retournement de situation, car jusqu'à hier, le maire se montrait toujours aussi catégorique, refusant d'offrir une quelconque salle à l'Association des musulmans de Mante (AMMS) qui lui en a fait la demande à plusieurs reprises. Chose surprenante, car la communauté avait eu droit à la salle du gymnase Aimé-Bergeal l'an dernier. Pour l'Aid 2015, le maire FN a fait valoir que «le gymnase est occupé ce jour-là par des collégiens et il n'y a pas de solution alternative». Une seconde fois désavoué par la justice La semaine dernière, l'AMMS a contesté cette décision en justice, mais le tribunal administratif a statué en sa défaveur, donnant raison à Cyril Nauth. Mais en appel, le Conseil d'Etat a reconnu aux musulmans leur droit. «Le Conseil d'Etat a finalement pris en considération nos arguments. C'est une victoire», déclare heureux le président de l'AMMS, Aziz El Jaouhari. Elu en mai 2014, Cyril Nauth est le premier maire FN d'Ile-de-France. Mais à peine à la tête de la municipalité, il se montre déjà hostile à toutes les initiatives de la communauté musulmane. Tout commence avec le projet de construction d'une mosquée, porté par l'AMMS contre l'épanouissement de l'islam dans la ville. Il s'y oppose catégoriquement, préférant en lieu et place la construction d'un poste de police municipale. Mais en août dernier, la justice a suspendu le projet du maire, pour permettre la construction de la mosquée. Un deuxième désaveux donc exprimé par la justice contre le maire frontiste.