Se dirige-t-on vers un nouvel âge d'or des salles obscures au Maroc ? Peut-être oui, vu les différents projets de construction de multiplex en cours dans le royaume. Dans plusieurs villes, des complexes cinématographiques sont en cours de réalisation. Cela suffira-t-il à reconquérir un public qui de plus en plus préfère le cinéma Derb Ghallef à la maison ? Le Maroc comptait environs 300 salles de cinéma dans les années 80-90. Aujourd'hui, à peine 80 salles continuent encore de résister aux vagues de fermetures et de destructions. Mais cette période difficile des salles obscures devrait être bientôt révolue. En effet, le Maroc devrait porter à 250, le nombre de ses salles de cinéma, à en croire le Directeur Général du CCM (Centre Cinématographique Marocain), qui s'est confié au magazine Variety, en marge du dixième festival cinématographique de Marrakech. Les principaux complexes cinématographiques du royaume – Casablanca et Marrakech – sont détenus par le groupe français Mégarama, qui totalise aussi 36% des entrées et 54% du box office national. La création de nouvelles salles modernes sera facilitée selon le chef du CCM, Nour-Eddine Sail, par des exonérations fiscales prévues dans une loi qui entrera prochainement en vigueur. D'ailleurs, 2 multiplexes verront bientôt le jour à Rabat et à Tanger. L'ère des multiplexes Alors que le multiplexe de la capitale proposera neuf salles, celui de la ville du détroit en comptera dix. A Casablanca, une salle de 400 places sortira de terre avec l'ouverture dans quelques mois du Morocco Mall. La capitale économique pourrait voir l'offre cinéma gonfler avec le projet du réalisateur marocain Nabil Ayouch. Il n'attend plus que le feu vert des autorités pour son lancement. Fès, Meknès et Agadir pourraient également disposer de nouvelles salles de cinéma, accompagnant de futurs lieux de shopping qui y verront le jour. Des salles existantes devront être digitalisées dans les villes de Salé, Tanger et Ouarzazate. Reste à savoir, si la construction de ces nouveaux espaces de projections pourront recréer le lien avec un public de plus en plus épris de DVD made in Derb Ghallef. Car il faut dire qu'en plus du manque de salles, les professionnels du cinéma souffrent surtout du piratage de leurs films.