Un historien marocain révèle que El Khattabi avait refusé d'être roi du Maroc à la place de Mohammed V. Il s'agissait d'une offre française faite au rifain via Allal El Fassi. Et si Allal El Fassi avait proposé à Mohamed El Khattabi de prendre la place de Mohammed V ? C'est du moins ce qu'avance le Marocain Zaki Moubarak dans ses mémoires publiés par le quotidien Al Massae. L'auteur de ces propos est un historien, grand spécialiste de l'Armée de libération nationale et de la guerre du Rif. Il avait déjà assuré dans de précédentes déclarations être «en possession d'un lot de documents sur l'ALN» que le Résistant Abdellah Senhadji lui aurait remis en 1969 alors qu'il était encore étudiant en France. Une partie de ce trésor avait permis à Moubarak d'alimenter sa thèse de doctorat en 1973 sur le thème «les mouvements d'opposition au Maroc issue de la Résistance et l'Armée de libération». El Khattabi avait décliné la proposition d'El Fassi Le fondateur de l'Isiqlal n'était, selon Moubarak, qu'un messager des Français. Le Protectorat préparait au début des années 50 la déposition du sultan Mohammed V et cherchait alors un remplaçant jouissant d'une aura et d'une légitimé à mettre sur le trône. Pour persuader le héros de la bataille d'Anoual, Allal El Fassi aurait offert un partage du pays entre la France et El Khattabi, une fois débarrassé du monarque. Une proposition rejetée par le Rifain. Ce refus serait-il la cause directe des relations extrêmement tendues entre les deux hommes ? Il faut rappeler qu'à cette époque El Khattabi avait d'autres ambitions qui dépassaient le cadre du Maroc. Janvier 1948 il créait depuis Le Caire le «Comité de libération du Maghreb arabe». Le 5 mars 1949, il rédigeait un rapport intitulé «Plan de la guerre de libération». Et en concertation avec des Tunisiens, des Algériens et des Marocains il préparait le lancement au même moment des opérations armées contre la France dans les trois pays. Il est difficile de s'assurer de la véracité de ce qu'avance Zaki Moubarak bien qu'il affirme s'appuyer sur les témoignages de Mohamed Salam Meziane, le secrétaire particulier de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi. Un homme qui était très proche de l'émir durant ses années d'exil en Egypte. Une proximité qui lui avait permis d'être au courant des correspondances d'El Khattabi avec les leaders de la résistance et de l'armée de libération au Maghreb. Seule la publication des mémoires d'El Khattabi est à même de lever le voile sur toute une partie de l'Histoire du Maroc encore inconnue. Zaki Moubarak affirme que ces mémoires ont été rédigés par le Rifain alors encore en vie mais que sa famille refuse de publier.